Mon ado se compare sans cesse aux autres : comment l’aider à s’accepter ?

Votre adolescent est unique, exceptionnel et… incomparable ! C’est justement cette singularité qui fait toute sa valeur. Pourtant, il lui arrive souvent de se comparer avec ses amis, ses frères et sœurs, ou ces figures (souvent idéalisées) mises en avant sur les réseaux sociaux. Il doute alors de ses qualités et tend à se dévaloriser.

Lorsque la quête d’identité passe par la comparaison permanente, elle peut fragiliser sa santé mentale. Ensemble, analysons ce phénomène et découvrons des pistes pour aider votre adolescent à cultiver une image de soi plus positive. 🕺

 

Pourquoi les ados ont-ils tendance à se comparer aux autres ?

L’adolescence, une période de grands changements

L’adolescence représente une période de profonds bouleversements, tant sur le plan physique que psychique, à une vitesse qui peut surprendre. Les corps s’allongent, les pilosité se développent, la voix mue pour certains, les formes s’arrondissent pour d’autres, le tout en l’espace de quelques mois !

Dans ces conditions, comment ne pas comprendre que les ados aient du mal à se reconnaître dans le miroir ? 😵

N’étant plus tout à fait des enfants, mais pas encore des adultes, cette phase de transition s’accompagne souvent d’un sentiment d’instabilité. Ils recherchent alors des repères, des points d’ancrage pour mieux comprendre leur place, à la fois individuellement et dans leur rapport aux autres.

La comparaison devient alors un réflexe naturel, un moyen d’évaluer leur propre évolution, mais qui ébranle leur estime de soi.

👉 Une enquête de Censuswide menée en Europe (Royaume-Uni, Italie, France et Espagne) a, en effet, démontré que 62% des jeunes Européens de la génération Z (les 13-20 ans) rencontrent des difficultés avec leur confiance en soi.

« Mon fils ainé est un ado de 15 ans. Depuis un an, je le sens mal à l’aise dans tout ce qu’il fait. J’ai l’impression qu’il a perdu confiance en lui. Il doute beaucoup de lui : il a même tendance à se dévaloriser dans les conversations. » Regrette également Anaïs, maman d’ado, au micro de France bleu. 😵‍💫

🦞 On parle parfois du « complexe du homard » pour illustrer cette métamorphose : à l’image du crustacé qui doit abandonner sa carapace trop étroite pour en former une nouvelle, plus grande et plus solide, l’adolescent est en quête d’une nouvelle identité, plus en adéquation avec ce qu’il devient.

Pourquoi nos ados ont-ils le réflexe de se comparer ?

À l’adolescence, les jeunes sont souvent tiraillés entre deux besoins fondamentaux : d’un côté, celui de se fondre dans le groupe, d’être « comme tout le monde » pour se sentir intégré et accepté ; de l’autre, celui d’affirmer leur singularité, d’être reconnus pour leurs qualités et leur individualité.

Pour construire leur identité propre, ils ont donc tendance à s’évaluer en se comparant aux autres, un réflexe naturel qui commence dès l’enfance, autour de 7-8 ans, et qui se renforce à l’adolescence.

Toutefois, il est essentiel de distinguer la comparaison saine et stimulante de la comparaison toxique, qui peut devenir source de souffrances.

👉 La comparaison saine est inspirante. Elle pousse à se dépasser.
Par exemple : “J’admire ce sportif, j’ai envie de m’entraîner comme lui”, ou “Elle a progressé en maths, moi aussi je vais m’y mettre !”
➡️ L’ado garde une bonne estime de lui, il se sent capable de s’améliorer. 💪

👉 La comparaison toxique, elle, est décourageante.
Elle revient souvent, devient automatique, et porte uniquement sur ce que les autres font “mieux”.
Par exemple : “Je suis nul comparé à lui”, “Elle, elle réussit tout, moi je n’y arriverai jamais.”
➡️ L’ado se dévalorise, doute de sa propre valeur, se ferme ou décroche.

🧠 Ce n’est pas la comparaison en soi qui est mauvaise, mais l’état d’esprit dans lequel elle se fait, et ce qu’elle génère chez le jeune.

« Un jeune se demande qui il est, et s’il existe pour les autres, car il est en train de construire son identité. La comparaison devient toxique quand elle est récurrente et que le jeune se compare toujours à “mieux” que lui. On peut rappeler à un ado qu’il peut s’accueillir exactement comme il est, et qu’aucun être humain n’a besoin d’être parfait pour être aimé, se sentir heureux et réussir sa vie. » Explique Marie Quentin-Peltan, psychologue à Bordeaux et spécialiste des adolescents.

Comparaison à l’adolescence : par quoi ça passe ?

Les adolescents trouvent de nombreuses occasions de se comparer aux autres :

  • Les notes scolaires : Le système de notation à points est de plus en plus critiqué en France, car il favoriserait une “culture de la performance” au lieu d’encourager l’effort.
  • Le style vestimentaire : Les ados suivent les tendances, s’identifient à certains de leurs camarades en fonction de leur look et privilégient les vêtements de marque.
  • La popularité : L’image sociale et le statut au sein du groupe a un grand impact sur leur estime de soi.
  • L’apparence physique : Les diktats de beauté sont impossibles à suivre, ils évoluent même avec le temps, des silhouettes longilignes des années 90 aux corps en “sablier” des années 2020.

Ce dernier critère touche particulièrement les jeunes filles, qui ont tendance à comparer leur corps aux standards de beauté diffusés autour d’elles. Une dynamique amplifiée par les réseaux sociaux, qui exposent en permanence des images de femmes filtrées et retouchées, leur présentant des idéaux inatteignables. 😭

Ne pas correspondre aux canons que ces plateformes véhiculent revient souvent à se sentir en décalage, voire inférieur. Il est très difficile de s’émanciper d’une telle influence, car cela demande un esprit critique qui n’est pas toujours acquis à cet âge.

 

Comment la comparaison impacte le bien-être de nos ados ?

Estime de soi et dévalorisation

Les jeunes ont tendance à se percevoir comme “moins bien” que leurs amis, voire même que leurs propres frères et sœurs.

Ce regard critique sur eux-mêmes peut avoir des répercussions profondes sur leur quotidien : un manque de confiance en soi qui freine leur sociabilisation, les pousse à éviter de prendre la parole en public et les maintient dans une bulle dont il devient difficile de sortir.

Ils risquent alors de s’enfermer dans une spirale d’auto-dévalorisation, où chaque échec – une mauvaise note, une prise de poids, une défaite sportive – alimente des pensées négatives et fragilise leur santé mentale sur le long terme.

👉 Selon la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) on distingue trois grandes familles de pensées limitantes :

  • le désespoir (ça ne changera rien) 😩
  • l’impuissance (je ne suis pas capable) 😟
  • l’absence de valeur (je ne mérite pas) 🫥

Si l’on a toutes et tous traversé cette “zone de turbulence” inévitable, il est important de ne pas laisser s’installer ces pensées négatives sur la durée.

Quelles conséquences sur la santé mentale de nos ados ?

Un adolescent qui se dévalorise et se compare constamment aux autres, risque, à long terme, de développer une identité fragile. Il peut avoir du mal à s’affirmer, à exprimer ses opinions, ses envies ou ses besoins, par peur du jugement ou du rejet.

En s’adaptant constamment aux autres, il peut perdre de vue sa propre personnalité, rendant difficile la prise de décisions personnelles, que ce soit pour ses études, ses relations ou ses choix de vie.

Cette influençabilité expose le jeune à des situations dangereuses. Il pourrait s’entourer de personnes manipulatrices qui ont compris ses faiblesses et veulent en profiter, tant dans la sphère personnelle que professionnelle (surtout s’il a des difficultés à dire « non »).

Son besoin d’acceptation peut la pousser à suivre des comportements à risque : alcool, drogues, relations toxiques, arnaques, dérives sectaires, etc.

De plus, un manque de confiance en soi et une auto-perception négative augmentent le risque de dépression.

Il est donc essentiel de rester attentifs aux signaux d’alerte :

  • isolement ;
  • tristesse persistante ;
  • perte de motivation et d’intérêt ;
  • difficulté de concentration/mémorisation ;
  • troubles du sommeil ;
  • troubles de l’alimentation, etc.

Si votre ado développe plusieurs de ces symptômes, n’hésitez pas à mettre en place un accompagnement adapté.

 

Mon ado se compare : quelles techniques pour qu’il s’accepte davantage ?

L’aider à cultiver une image de lui plus saine

Commencez par éviter de le comparer à ses amis, à sa fratrie ou à d’autres membres de la famille. On est tous tentés, dans un moment d’exaspération, de dire à notre enfant « Mais enfin, regarde ton frère, est-ce qu’il fait ce genre de choses !? » Et on le regrette presque aussitôt, devant sa mine déconfite. 🤐

Cherchez, au contraire, à lui faire comprendre que chacun d’eux a une grande valeur à vos yeux, dans son unicité. Lorsque la comparaison part de lui, reprenez-le avec délicatesse. Prenez le temps d’écouter son ressenti et rassurez-le sur les qualités qui font de lui une personne singulière. Il n’est peut-être pas doué pour les langues, comme son frère, mais il sait faire des pâtisseries incomparables !

Exprimez clairement votre fierté à son égard en verbalisant ce que vous appréciez chez lui, afin qu’il puisse intégrer une image positive de lui-même. «J’ai vu que tu as fait de gros progrès techniques pendant la partie de tennis, aujourd’hui. Bravo », « Tu m’as impressionné en prenant la parole devant toute ton école, je suis très fier de toi ! ».

Le valoriser pour renforcer sa sécurité intérieure

🥰 On n’en fait jamais trop, en matière de compliments ! Contrairement à une idée reçue, féliciter un enfant ne le rend pas prétentieux, mais renforce sa sécurité intérieure. Les recherches en neurosciences affectives et en psychologie cognitive montrent que l’estime de soi se construit à travers la répétition d’expériences positives émotionnellement marquantes, notamment celles qui viennent de figures d’attachement comme les parents.

Le cerveau humain a ce qu’on appelle un biais de négativité : il retient plus facilement les remarques critiques, les échecs ou les situations sociales humiliantes que les encouragements.
C’est pourquoi les spécialistes estiment qu’il faudrait environ cinq messages positifs pour contrebalancer l’impact d’une seule critique ou remarque négative ! Quand on pense à ce que vit un enfant dans une journée — les corrections en rouge, la comparaison avec les autres, les moqueries parfois subtiles entre camarades — on comprend à quel point les encouragements reçus à la maison sont essentiels pour restaurer la confiance et l’équilibre émotionnel.

👉 Alors non, complimenter n’est pas “en faire trop” : c’est rééquilibrer un système naturellement biaisé vers le négatif, et contribuer activement à la construction d’un cerveau plus confiant, résilient… et capable d’apprendre.

Dédramatiser l’échec

Apprenez-lui aussi à normaliser l’échec en lui montrant qu’il fait partie intégrante de tout parcours d’apprentissage. Les neurosciences montrent que c’est dans l’erreur que le cerveau apprend le plus, à condition que l’environnement soit bienveillant. Partagez-lui vos propres expériences de “ratés” — une présentation orale, un examen loupé, un projet abandonné — en lui expliquant ce que vous en avez retiré. Cela l’aide à comprendre que l’échec n’est pas une fin, mais une étape. 😄 Savoir rire d’un moment où l’on s’est trompé, ou en tirer une leçon utile, développe une forme d’intelligence adaptative qui lui servira toute sa vie. Et plus il apprendra à accueillir ses erreurs sans honte, moins il craindra le regard des autres — un pas essentiel vers une meilleure acceptation de soi.

Lui apprendre la bienveillance

Pour aider un adolescent à être plus tolérant envers lui-même, il est essentiel de l’exposer à la diversité et à la tolérance dès son plus jeune âge. Cela lui évitera de tomber dans le réflexe de juger et hiérarchiser les physiques, les opinions ou les modes de vie et surtout de penser que tout le monde fait la même chose avec lui.

En côtoyant des personnes différentes de lui, dont certaines très éloignées des critères qu’il s’est imposés à lui-même, il apprendra que l’on peut vivre une vie épanouie sans rentrer dans les “moules” de notre société. On peut être porteur de handicap, marié et père de famille. On peut être issu de quartier populaire et monter une start up à succès.

L’objectif est de cultiver l’empathie, la curiosité et la bienveillance  — envers les autres, car c’est souvent en donnant ce regard bbienveillant qu’on commence aussi à le recevoir et à prendre confiance.

Développer son esprit critique

À l’adolescence, la comparaison est partout — et surtout sur les réseaux sociaux. Face à des vies lisses, des corps parfaits, des réussites mises en scène, il est essentiel d’aider votre ado à prendre du recul. Développer son esprit critique, c’est lui donner les clés pour décrypter ce qu’il voit, comprendre que beaucoup d’images sont filtrées, retouchées ou soigneusement sélectionnées, et qu’elles ne reflètent pas la vraie vie.

Pour cela, créez un climat de confiance où il peut poser ses questions, exprimer ses ressentis, voire ses doutes. Encouragez-le à s’interroger : Pourquoi cette photo me fait-elle me sentir moins bien ? Est-ce que cette personne montre toute sa vie ou juste une version idéalisée ? Ce travail de recul l’aide à moins se comparer et à se recentrer sur ses propres valeurs, envies et qualités.

Montrez-lui aussi qu’il a le droit d’avoir un avis, même s’il est différent de celui des autres ou des tendances du moment. Le simple fait de pouvoir dire “je ne suis pas d’accord” ou “je pense autrement” est une vraie forme d’affirmation de soi. Pour l’encourager dans cette voie, proposez des petits débats à table, autour d’un sujet d’actualité ou d’une question de société : cela l’aide à structurer sa pensée et à défendre ses idées, dans un cadre bienveillant.

Plus il comprendra les rouages de ce qu’il voit, plus il saura que sa valeur ne dépend pas d’un nombre de likes — mais de ce qu’il pense, ressent et choisit, en toute conscience.

 

Les ressources clés

Voici quelques ressources à conseiller à votre ado, ou pourquoi pas, à regarder ensemble pour ouvrir un dialogue…

Podcast

Lectures

Films

  • Le cercle des poètes disparus (1989) : un professeur de littérature anticonformiste invite ses élèves à embrasser leur passion, défier les conventions et saisir chaque instant, dans un récit aussi bouleversant qu’inspirant.
  • Wonder (2017) : un jeune garçon au visage présentant une difformité entre pour la première fois à l’école. Il déploie une force extraordinaire pour dépasser les préjugés sur son apparence.
  • Forrest Gump (1994) : à travers son regard candide et son cœur immense, Forrest Gump, jeune homme porteur de handicap, traverse les grandes époques de l’histoire américaine.

Séries

  • Ugly Betty : Une jeune femme au look atypique évolue dans le monde impitoyable de la mode, prouvant que la vraie beauté vient de la confiance en soi.
  • Glee : Un groupe de lycéens marginaux trouve sa voix à travers la musique.
  • Vivre avec soi-même : Un homme épuisé par sa routine découvre qu’il a été remplacé par une version améliorée de lui-même. Commence alors une quête aussi drôle que existentielle pour retrouver sa place.

 

Pour aller plus loin

Malgré tout votre amour et votre disponibilité, votre enfant peut avoir besoin d’un regard extérieur pour avancer. Dans ce cas, nous sommes là pour vous aider. 🫴

Chez IAMSTRONG, nos coachs certifiés et psychologues aident les ados à transformer leur perception d’eux-mêmes, des autres et du monde grâce à une approche positive, inspirée des Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) et du coaching.

Notre accompagnement repose sur trois piliers : des séances individuelles en visio avec un professionnel choisi selon vos problématiques, des activités à faire en ligne pour approfondir le travail entre les séances, ainsi qu’un chat pour un soutien en continu.

Vous ne pourrez pas empêcher votre enfant de chercher la comparaison, car elle fait partie de son processus de développement. Cependant, vous pouvez l’accompagner pour qu’il comprenne que sa différence est une force, que les modèles qu’il admire ne sont pas parfaits et qu’il a tout à gagner en développant ses propres ressources.

Besoin de conseils ? Retrouvez nos articles sur le blog ou faites appel à nos coachs et psychologues pour un accompagnement personnalisé

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