
L’adolescence, c’est déjà tout un monde. Entre les cours, les amitiés, les émotions en montagnes russes… il y a de quoi se sentir débordé·e.
Alors, quand le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) s’invite dans le quotidien, les devoirs peuvent vite devenir un vrai casse-tête. 🤯 Vous le voyez s’agiter, procrastiner, se décourager ?
Vous essayez de l’aider, mais chaque séance de travail tourne à la négociation ? Rassurez-vous : il existe des stratégies concrètes pour l’aider à retrouver confiance et concentration. 💪
Comprendre le TDAH et ses impacts sur la concentration
Le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) fait partie des troubles du neurodéveloppement, au même titre que les troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, etc.). Il ne s’agit pas d’un « manque d’effort » ou d’un « problème d’éducation », mais d’un fonctionnement cérébral spécifique. 🧠
Chez les jeunes concernés, certaines zones du cerveau impliquées dans l’attention, la planification et la gestion des émotions communiquent différemment. Résultat : tout ce qui demande de la régularité, de l’organisation ou de la patience devient plus difficile à gérer.
Selon l’Assurance Maladie, environ 5 % des enfants et ados seraient concernés en France, soit près d’un par classe. Le trouble est souvent repéré dès l’enfance, mais les symptômes évoluent à l’adolescence : le besoin d’autonomie, la pression scolaire et les changements hormonaux viennent parfois amplifier les difficultés.
Les trois grands profils du TDAH
On distingue généralement trois formes, qui peuvent se combiner :
- Le profil inattentif : l’ado rêveur·se, souvent « dans la lune », qui oublie ses affaires, perd ses cahiers, lit la consigne sans vraiment la comprendre.
- Le profil hyperactif/impulsif : toujours en mouvement, qui parle beaucoup, coupe la parole, agit avant de réfléchir.
- Le profil mixte : à la fois distrait et très actif, c’est celui qu’on rencontre le plus souvent.
Chaque jeune vit donc son TDAH à sa manière. Et ce qui peut sembler anodin (oublier un devoir, changer sans cesse de sujet, se lever dix fois pendant les révisions) traduit souvent une vraie fatigue cognitive.
Pourquoi la concentration « dérape » facilement chez un ado TDAH ?
Rester attentif demande au cerveau de filtrer les informations inutiles pour garder le focus sur une seule tâche. Chez les personnes TDAH, ce « filtrage » fonctionne moins bien. Les pensées, les bruits, les émotions arrivent toutes en même temps. 😵💫
👉 Concrètement, cela peut donner :
- une attention très fluctuante, parfois excellente quand le sujet passionne (hyperfocus), puis quasi nulle quelques minutes plus tard ;
- des oublis fréquents : cahier resté au collège, consigne mal notée, exercice non rendu ;
- une désorganisation générale (cartable en vrac, devoirs faits à la dernière minute) ;
- des difficultés à gérer le temps : l’ado sous-estime souvent la durée d’une tâche ou remet tout à plus tard ;
- une fatigabilité rapide : se concentrer lui demande plus d’énergie qu’à ses camarades ;
- et parfois, une hyperréactivité émotionnelle : frustration, découragement, colère quand il se sent dépassé. 😔
Les neurosciences montrent que le cerveau TDAH produit moins de dopamine, un neurotransmetteur lié à la motivation et au plaisir. Cela explique pourquoi ces jeunes peinent à se mobiliser pour une activité qui ne les stimule pas directement. Une dissertation d’histoire ? 💤 Zéro motivation. Un projet de vidéo à monter ou une appli à tester ? 🚀 Concentration maximale !
Et à l’adolescence, tout se complexifie…
L’adolescence est une période charnière où les attentes scolaires augmentent : autonomie, planification, mémorisation, prise d’initiatives. Des compétences justement fragilisées par le TDAH. Le passage au collège ou au lycée accentue donc souvent les écarts.
En parallèle, les émotions deviennent plus intenses. L’ado TDAH peut se sentir « différent », parfois incompris, voire stigmatisé. Et ce sentiment peut provoquer un cercle vicieux : moins de confiance → plus de découragement → plus de dispersion.
💬 « Je veux me concentrer, mais je n’y arrive pas. »
💬 « Je sais ce que je dois faire, mais je n’arrive pas à m’y mettre. »
💬 « J’ai l’impression que tout le monde avance sauf moi. »
Ces phrases, vous les avez peut-être déjà entendues. Elles traduisent un vrai malaise, mais aussi une envie de mieux faire.
Se mettre dans la peau de votre ado
Pour un·e ado TDAH, faire ses devoirs, c’est un peu comme courir un marathon sans savoir où se trouve la ligne d’arrivée. 🏃♀️ Chaque soir, il doit mobiliser une énergie colossale pour se concentrer, rester assis, se souvenir de ce qu’il a à faire et… ne pas se décourager.
Ce qui se passe dans sa tête pendant les devoirs
Imaginez la scène. Vous lui demandez de s’installer à son bureau. Il s’assoit, ouvre son cahier… et déjà, son attention part ailleurs.
« J’ai faim. », « Oh, j’ai oublié mon chargeur. », « C’est quoi ce bruit dehors ? », « J’ai un message ! »
En quelques secondes, son cerveau capte tout en même temps. Ce n’est pas de la mauvaise volonté : le cerveau TDAH a du mal à filtrer les distractions. Les bruits, les pensées, les émotions arrivent tous au même niveau de priorité. Résultat : impossible de hiérarchiser.
Même les consignes simples peuvent devenir une épreuve :
👉 lire le sujet sans perdre le fil,
👉 comprendre ce qu’on attend,
👉 se souvenir des étapes à suivre,
👉 et surtout… commencer.
Cette étape du démarrage, qu’on appelle l’inhibition comportementale, est particulièrement difficile. Beaucoup d’ados TDAH savent ce qu’ils doivent faire, mais n’arrivent pas à se lancer. Le cerveau tarde à enclencher la « mise en route », surtout quand la tâche n’est pas motivante.
💬 « Je veux le faire, mais je n’arrive pas à m’y mettre. »
💬 « C’est trop long, je ne sais pas par où commencer. »
Quand la montagne des devoirs devient insurmontable
Face à une page blanche ou à un long exercice, votre ado ressent souvent un mélange de stress, de découragement et de honte. Il voudrait bien, mais la tâche paraît immense. Et plus il se sent dépassé, plus son cerveau se met en mode « fuite » : il repousse, se disperse, ou cherche à tout prix une autre activité plus agréable.
Ce n’est pas de la fainéantise, c’est un mécanisme de protection. Le cerveau cherche à éviter la frustration. Résultat : procrastination, distraction, agitation, ou parfois même crises d’énervement. 😣
Et pendant ce temps, le parent regarde l’heure tourner, s’énerve, répète :
« Allez, concentre-toi un peu ! »
« Tu n’as même pas commencé ! »
Ce qui renforce encore l’anxiété et le sentiment d’échec chez le jeune.
Les émotions qui s’invitent à la table des devoirs
À la différence de ses camarades, un ado TDAH ne se bat pas seulement contre la charge de travail, mais aussi contre ses émotions. La moindre remarque, un échec ou une consigne mal comprise peuvent déclencher une vague d’agacement, voire de tristesse. 😔
Sous cette agitation apparente, il y a souvent beaucoup de culpabilité :
💭 « Je déçois mes parents. »
💭 « Tout le monde pense que je ne fais pas d’efforts. »
💭 « Je suis nul·le. »
Ces pensées peuvent bloquer toute envie d’apprendre. C’est pourquoi le moment des devoirs devient parfois un terrain d’affrontement — alors qu’il devrait être un espace de calme et de confiance.
Et si on changeait de regard ?
Plutôt que de considérer les devoirs comme une obligation, on peut les voir comme un terrain d’apprentissage de l’autonomie. Votre ado TDAH a besoin d’un cadre, oui, mais aussi d’une présence rassurante, d’encouragements réguliers et d’outils adaptés.
💡 Quand il comprend qu’il n’est pas « en faute », qu’il a simplement un fonctionnement différent, il devient plus apte à s’impliquer, à chercher ses propres stratégies et à être fier de ses progrès.
Avec un environnement adapté et une attitude bienveillante, le moment des devoirs peut redevenir un temps d’apprentissage partagé, et non une bataille quotidienne. 🤝
Les bonnes pratiques pour aider votre ado à se concentrer
Aider un ado TDAH à se concentrer, c’est un peu comme lui construire un pont entre ses intentions et ses actions. 🌉 Il sait souvent ce qu’il doit faire, mais a besoin d’un cadre, d’outils et de repères pour y arriver sans s’épuiser.
Voici des pistes concrètes, testées et approuvées, pour transformer les devoirs en un moment plus serein, plus fluide, et même (un peu) plus agréable. 😉
Créer un environnement propice à la concentration
Avant même de parler d’organisation, il faut un cadre qui aide le cerveau à se poser.
Un espace clair, rangé et familier
Le désordre visuel crée du désordre mental. Aidez votre ado à organiser un coin de travail simple : bureau dégagé, bonne lumière, tout le matériel à portée de main.
💡 Astuce : un bac ou une boîte pour le matériel scolaire permet de tout ranger en un geste (et d’éviter la fameuse chasse au stylo).
Moins de distractions
Les téléphones, consoles et notifications sont les pires ennemis de la concentration.
Sans imposer une coupure autoritaire, proposez-lui un “mode focus” :
- soit en déposant le téléphone dans une autre pièce pendant 25 minutes,
- soit en activant une appli qui bloque les distractions (comme Forest ou Focus To-Do). Le fait de « planter un arbre » virtuel dans Forest motive souvent les ados à ne pas craquer.
Adapter l’environnement sonore
Certains jeunes TDAH ont besoin de silence total, d’autres se concentrent mieux avec du bruit de fond (musique douce, bruit blanc, playlist de sons naturels).
💡 Essayez ensemble différentes ambiances pour trouver celle qui calme son agitation sans le distraire.
Fractionner les devoirs en petites étapes
Un long devoir peut sembler insurmontable. L’idée, c’est de le découper en mini-objectifs, pour rendre la tâche plus claire.
Exemple : un exposé à faire ?
➡️ Étape 1 : trouver les infos
➡️ Étape 2 : choisir les images
➡️ Étape 3 : rédiger l’intro
➡️ Étape 4 : relire
À chaque étape franchie, félicitez-le (même brièvement). 🎉Ce sentiment de progression stimule la dopamine, le neurotransmetteur de la motivation.
💡 Les minuteurs visuels sont très efficaces :
- 20 min de travail → 5 min de pause
- après 3 cycles, une pause plus longue (15 min)
C’est la méthode Pomodoro, idéale pour les cerveaux TDAH. 🍅
Et pendant la pause ? On bouge ! On s’étire, on va chercher un verre d’eau, on fait quelques pas. L’objectif est de relancer le corps sans replonger dans les écrans.
Miser sur les outils numériques adaptés
Les applis peuvent être de vraies alliées quand elles sont bien choisies. Elles aident à structurer, à planifier et à motiver sans donner l’impression d’un suivi scolaire.
Pour l’organisation et les rappels
- Todoist ou Notion : pour créer des listes de tâches avec rappels visuels.
- Microsoft To Do : très simple d’utilisation, avec des alertes et des priorités colorées.
- Rememberthemilk : une appli de listes et rappels très simple, utile pour les jeunes qui oublient fréquemment des tâches ou des devoirs.
Pour la structuration des idées
- SimpleMind ou MindMeister : parfaits pour les jeunes visuels. Ils peuvent y créer des cartes mentales pour résumer un cours ou préparer un exposé.
Pour rendre les devoirs plus ludiques
- Numo TDAH : IA et routine : l’application transforme la gestion des tâches en jeu, avec des récompenses virtuelles.
- Lusha – TDAH pour les familles : un outil développé spécialement pour les jeunes avec TDAH et leurs parents, qui propose des routines, conseils et mini-challenges.
Ces applications ne remplacent pas un suivi professionnel, mais elles redonnent confiance et autonomie aux jeunes. Elles montrent surtout que la concentration peut se travailler… avec plaisir. 🎯
Installer des routines claires et flexibles
Les routines rassurent les jeunes TDAH : elles donnent des repères et évitent la charge mentale du « quand je m’y mets ? ».
Exemple d’organisation :
🕓 Goûter et pause → 🕔 devoirs 1 → 🕕 pause → 🕖 devoirs 2 → 🕗 détente
Vous pouvez afficher ensemble ce planning (avec des couleurs ou pictogrammes). L’important, c’est que la routine soit prévisible mais modulable.
Petit plus : mettre une alarme douce ou une chanson signal pour indiquer la fin de la pause peut aider à relancer sans conflit. 🎵
Prendre soin du corps pour apaiser l’esprit
Un cerveau concentré, c’est d’abord un corps reposé et bien nourri.
- Encouragez un bon sommeil : les écrans doivent être éteints au moins 30 min avant le coucher.
- Bouger chaque jour : marche, danse, vélo, yoga… le mouvement aide à libérer l’énergie accumulée.
- Favoriser une alimentation équilibrée : limiter le sucre en fin de journée, car il accentue les pics d’agitation.
Ces petits ajustements ont un vrai impact sur l’attention et la régulation émotionnelle.
Et surtout… célébrer les progrès
Chaque effort mérite d’être reconnu. Un simple « Merci d’avoir essayé » ou « Je vois que tu progresses » nourrit son estime de soi. La confiance est le carburant principal du cerveau TDAH.
Votre ado n’a pas besoin de devenir parfait, mais de sentir qu’il avance, qu’il est capable, et qu’il n’est pas seul dans ce chemin. 💛
En résumé…
Votre ado ne manque pas de volonté. Il lutte simplement contre un cerveau qui carbure différemment. Là où d’autres avancent en ligne droite, lui zigzague, bifurque, s’arrête, puis repart à fond. Et ce parcours, s’il est compris et accompagné, peut devenir une incroyable force. 🌟
Ce qu’il faut retenir
💬 La concentration ne se commande pas : elle se construit dans un cadre sécurisant et bienveillant.
💬 La clé, ce n’est pas de « forcer » mais d’adapter : réduire les distractions, fractionner les tâches, instaurer des routines et célébrer chaque effort.
💬 Le but n’est pas de transformer votre ado en élève modèle, mais de l’aider à trouver ses propres stratégies, celles qui lui permettront de gagner en autonomie et en confiance.
Rappelez-vous : chaque progrès, aussi minime soit-il (un devoir rendu à l’heure, une séance de 20 minutes réussie, une attitude plus calme) est déjà une victoire. Ces petits pas répétés tracent le chemin du mieux-être et de la réussite.
Et si parfois, tout semble trop lourd (les devoirs qui traînent, les tensions qui reviennent, les découragements mutuels) respirez. Vous n’êtes pas seul·e à vivre cela. 🫶
Quelques ressources pour vous aider
- Devoirs et enfant TDAH – 12 solutions pour éviter les conflits (e-book) : un guide très concret pour apaiser les devoirs à la maison avec un enfant ou un ado TDAH.
- Et si c’était un TDAH ? : co-écrit par un pédopsychiatre et une orthophoniste, avec fiches outils pour l’accompagnement au quotidien.
- Fred – Vivre avec le TDAH à l’adolescence : guide pratique pour les ados (12-16 ans) afin de mieux comprendre leur TDAH, trouver des astuces concrètes.
- Chronic (saison 3) – TDAH : podcast francophone dédié au TDAH, avec des épisodes sur l’apprentissage, la scolarité et les stratégies.
- Les Adultes de Demain – « Valoriser l’enfant TDAH plutôt que le rassurer » : épisode dédié à l’accompagnement, la valorisation et la compréhension du TDAH
Parce qu’aider son ado, c’est parfois accepter d’être aidé·e aussi
Certains ados (et parents) ont besoin d’un soutien supplémentaire, d’un regard extérieur, d’un espace où poser leurs doutes et trouver des outils concrets. C’est précisément pour cela qu’existe IAMSTRONG.
Nos coach·s certifiés, psychologues spécialisés et neuropsychologues accompagnent les jeunes TDAH dans la compréhension de leur fonctionnement, l’organisation de leur quotidien et la gestion de leur attention. Nos neuropsychologues sont également habilités à réaliser des bilans complets afin de mieux comprendre le profil de chaque jeune et d’adapter l’accompagnement.
L’objectif ? Que votre ado reprenne confiance, découvre ses points forts et retrouve le plaisir d’apprendre à son rythme.
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