Les écrans rendent-ils nos jeunes plus violents ?
Si vous avez déjà jeté un œil par-dessus l’épaule de votre ado en pleine partie de jeux vidéo, il est fort probable que vous ayez été témoin d’une scène de guerre ou d’un combat acharné.🥊 De nombreux parents regrettent l’époque où nos jeunes se contentaient de réaménager leur salon dans les Sims.😂
Nos ados sont particulièrement friands de jeux vidéo et de contenus violents. Cela a-t-il un impact sur leur comportement et leur développement cognitif ?
On vous propose un article dédié au sujet pour mieux comprendre ce qu’il se joue chez nos ados et adopter les bons réflexes dès le plus jeune âge.
L’influence des écrans sur nos jeunes, ce que disent les chiffres
Aujourd’hui, il est difficile de faire l’impasse sur les écrans : 93% des foyers ont accès à internet en France et près de 90% des jeunes de 16 à 25 ans sont inscrits sur Instagram. Concernant les jeux vidéo, 94% des 10-14 ans admettent y jouer régulièrement.
Au-delà de la simple distraction, les jeux vidéo inspirent et passionnent la jeune génération. 40% des 18-24 ans ont déjà envisagé de faire carrière dans ce domaine.😯
🧐Mais à quoi jouent nos jeunes exactement ?
Selon une récente enquête Ypulse menée auprès des jeunes de la GenZ, les jeux préférés de nos ados sont :
- Call of Duty
- Fortnite
- Roblox
Tout en haut du podium donc, un jeu de tir et de guerre. La franchise Call of Duty est de loin la plus vendue au monde, elle est disponible sur presque toutes les consoles et accessible sur téléphone.
En 2022, l’Agence Canadienne du Logiciel de Divertissement mène son enquête pour établir un potentiel lien entre la consommation de contenus violents et le comportement de nos jeunes. Résultat ? Le lien de cause à effet n’est pas si évident. 53% de la population interrogée déclare jouer pour se défouler mais ne note pas de changement de comportement ou d’état d’esprit.
Jeux vidéo et internet : quels effets indésirables sur nos jeunes ?
La cyberdépendance, qu’est-ce que c’est ?
Selon la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives), le 1er risque encouru par nos jeunes, c’est l’addiction 🫤 Le risque de cyberdépendance est accentué par un accès prématuré aux écrans. En France, 41% des filles et 30% des garçons de moins de 25 ans ont eu accès à un téléphone avant leurs 12 ans.
Concrètement, quels dangers cela représente pour nos jeunes ? L’addiction aux écrans entraîne une réaction en chaîne :
- Déconnexion du monde réel.
- Mauvaise sociabilisation et isolement progressif.
- Décrochage scolaire lié notamment au temps passé sur les écrans (en moyenne 5h/jour chez nos ados).
Au sujet des réseaux sociaux, le psychologue et psychanalyste Michaël Stora s’exprime sur les risques d’addiction dans une interview disponible sur le site du gouvernement :
« Leurs algorithmes entraînent et encouragent des pratiques addictives, en proposant des contenus qui correspondent aux attentes des utilisateurs. Ils enferment dans des bulles informationnelles, et exposent à la désinformation. »
Le scrolling infini, inventé en 2006 fournit un contenu illimité à nos jeunes. Il leur suffit de faire défiler les vidéos et les images sans jamais épuiser le contenu disponible. Selon une étude Chartbeat, nos jeunes passent en moyenne 70% de temps en plus sur les réseaux sociaux depuis l’invention du scrolling infini.
Ces éléments sont des facteurs de cyberdépendance.. et elle est bien plus courante qu’on ne le pense. Selon l’association PauseTonEcran, 18% des jeunes présentent des risques d’addiction aux jeux vidéo.
👉Pour approfondir le sujet de la cyberdépendance, on vous recommande le podcast de Radio France « Les Jeux Vidéo, c’est la vie », disponible sur toutes les plateformes d’écoute.
Conséquences des écrans sur le développement cognitif des enfants
Comment la consommation d’écran influence le développement de nos jeunes ? Au delà de 2h d’exposition quotidienne aux écrans, la MILDECA note plusieurs conséquences :
- Retard dans l’apprentissage des compétences fondamentales comme le langage.
- Difficultés de concentration et d’attention, notamment accentuée par la double stimulation (2 écrans en même temps).
- Mauvais développement des compétences émotionnelles, de l’estime de soi et de la créativité.
- Instabilité de l’humeur, agitation et impulsivité sont les premiers signes d’une consommation déséquilibrée.
Dans « Les langages d’amour des enfants », G.D Chapman et R.Campbelle distinguent 5 manifestations d’amour :
- Le contact physique : un bisou, un câlin ou simplement une main sur l’épaule.
- Les paroles valorisantes : les petits mots d’amour, les compliments, les encouragements.
- Le temps de qualité : les moments précieux que vous passez seule avec votre enfant.
- Les services rendus : les petites attentions du quotidien qui facilitent la vie.
- Les cadeaux : l’incarnation matérielle de l’amour que vous vous portez.
Ces comportements sont surtout observés chez des enfants et des ados qui accèdent très jeunes aux écrans, sans modération du contenu consommé. Il est donc important d’être particulièrement vigilant aux plus petits et d’instaurer rapidement des règles autour de la consommation d’écrans. 👀On vous donne des tips concrets un peu plus loin dans l’article.
Mon ado est collé aux écrans, quelles conséquences physiques ?
Au-delà des conséquences psychiques et cognitives, les écrans ont aussi une influence sur le développement physique de nos jeunes. Le Haut Conseil de la Santé Publique rappelle qu’il existe un vrai lien entre consommation des écrans et hygiène de vie.
Les jeunes qui passent des heures sur les écrans sont souvent sédentaires, cela les expose à :
- un risque d’obésité avec une tendance au grignotage entre les repas ;
- un ralentissement du système psychomoteur ;
- des perturbations du sommeil et du rythme circadien.
Pour info, une partie de Call of Duty dure en moyenne 10 minutes et une partie de Fortnite dure entre 15 min et 20 min. Vous nous voyez venir ? Vous pouvez trouver un accord avec votre ado pour l’aider à trouver un rythme de vie sain. Par exemple, 3 parties de Call Of Duty maximum chaque samedi et dimanche.😉
Un discours à nuancer…
Même si les jeux vidéo représentent tout un tas de risques pour nos jeunes, il ne faut pas oublier qu’ils ont aussi des aspects positifs, comme leur permettre de se sociabiliser.
60% des jeunes jouent en groupe, soit avec leurs amis, soit avec d’autres joueurs rencontrés en ligne. 1/3 des ados déclare même avoir fait de vraies rencontres grâce aux jeux vidéo en ligne !
Certains jeunes trouvent un refuge dans les univers parallèles des jeux vidéo. D’autres y voient un moyen de socialiser, de créer, et même de se dépasser. Il est important que votre ado entretienne un moyen d’évasion pour se détendre et déconnecter quelques minutes du quotidien.🫶 Comme toujours, c’est une question d’équilibre !
Comment encadrer l’usage des écrans ?
Prévenir son ado des dangers des écrans
Le premier levier pour encadrer le comportement de nos ados reste la communication. L’idéal est d’échanger avec lui ou avec elle le plus tôt possible pour fixer des règles et le prévenir des dangers.
Si les règles sont définies ensemble, il ou elle aura moins de difficultés à les comprendre et à les intégrer. De votre côté, il est important que vous lui fassiez confiance sur sa capacité à s’auto-réguler et à développer un esprit critique sur le contenu qu’il ou elle consomme.🙂 Parlez-lui tôt des dangers liés à la violence, la nudité ou l’agressivité verbale, de plus en plus présente dans les jeux vidéo et les contenus média en général.
Rappelez-lui que cette régulation d’écran est essentielle à son bien-être et que vous ne faites pas ça pour l’embêter, les ados ont tendance à l’oublier.
5 astuces pour limiter les écrans à la maison
Voici 5 astuces très concrètes à mettre en place à la maison pour protéger son ado des contenus auxquels il ou elle est exposé.💛
1. Interdire les écrans dans la petite enfance
Les médecins recommandent l’absence totale d’écran avant les 3 ans de l’enfant. À partir de 3 ans, vous pouvez introduire progressivement la télévision, avec une grande vigilance sur la nature des contenus.
Concernant le téléphone, les experts ne jugent pas nécessaire qu’un enfant y accède avant ses 13 ans. Pour info, la majorité numérique est fixée à 15 ans en France, votre ado n’a donc pas légalement le droit de s’inscrire sur les réseaux sociaux avant cet âge-là.
2. Fixer des horaires d’utilisation
Dès l’entrée au collège, il est important de fixer avec son ado des règles claires d’utilisation des écrans et du téléphone. Par exemple : plus de téléphone à partir de 21h, pas de téléphone pendant les devoirs… Il y a aussi peu de chance qu’il ou elle en ait grand besoin la nuit. Veillez à respecter vous-mêmes ces règles et à les soumettre à toute la famille.🙃
3. Garder un œil sur la classification des jeux vidéo
Si on dit « PEGI », ça vous évoque quelque chose ? 🤓Le Pan European Game Information propose un système de classification des jeux par âge selon plusieurs critères : violence, langage, sexualité. Des pictogrammes sont apposés sur chaque jeu vidéo.
Par exemple, pour PEGI 12 : Violence réaliste envers des personnages fantastiques ou violence non réaliste envers des personnages à caractère humain. Langage grossier modéré, nudité, horreur.
👉La classification complète est disponible ici.
4. Conserver du temps en famille
Le temps que votre jeune passe devant les écrans, c’est du temps qu’il ou elle ne passe en famille. Garder des moments ensemble, c’est un peu la base d’une dynamique familiale saine, même si tout le monde a un agenda hyper chargé.😉
Les repas sont par exemple des occasions privilégiées pour échanger sur l’actualité, sur les choses que votre ado a vu, lu ou consommé ces derniers jours ; Vous pouvez même lui parler des jeux vidéo qu’il ou elle apprécie et l’aider à développer un esprit critique !
5. Prioriser les actions
Vous l’aurez compris, il est difficile d’imaginer bannir complètement les écrans du quotidien de nos ados. Cependant, vous pouvez lui apprendre à mieux gérer son temps.
Une première étape serait de les aider à prioriser leurs activités. Par exemple, les devoirs doivent être faits et la table doit être mise avant d’accéder aux jeux vidéo. Ou encore, pas de télé tant que le sac du lendemain n’est pas prêt. Des bonnes habitudes à mettre en place le plus tôt possible !⭐
Les applications à connaître
On vous propose un top 3 des applications dédiées aux parents pour vous aider à garder un œil sur la consommation d’écran de vos enfants :
- mSpy permet entre autres de bloquer l’accès à certaines applications et de recevoir une notification lorsque votre ado reçoit un appel ou un message texte en particulier.
- EyeZy est utile pour contrôler le temps d’utilisation des écrans et l’historique de recherche. Votre enfant peut aussi déclencher un mode SOS qui vous alerte en cas de besoin.
- Google Family link permet de définir des temps d’utilisation pour chaque application, de gérer le compte google de l’enfant et les téléchargements et achat liés à GooglePlay.
💡Attention, il ne s’agit pas de traquer leurs moindres faits et gestes. On vous recommande d’installer ces applications seulement si vous sentez votre ado très réfractaire au discours de prévention ou si vous observez un réel besoin. Mais n’en n’abusez pas, vous risquez de perdre sa confiance.
Pour aller plus loin
Votre ado s’isole, passe beaucoup de temps devant les écrans, est de plus en plus impulsif ? Il peut être bon d’être accompagné par une tierce personne pour l’aider à réguler sa consommation d’écrans.❤️🩹
Les psy et coach IAMSTRONG accompagnent chaque jour des jeunes de 11 ans à 24 ans dans toutes leurs difficultés : décrochage scolaire, conflit familial, addiction, harcèlement, dépression…
Notre méthode repose sur 3 piliers : un suivi régulier en visio par un psy ou coach dédié, des activités individuelles en ligne pour apprendre à mieux se connaître et une ligne d’écoute sur whatsapp en continue pendant tout l’accompagnement. Une recette qui permet à l’ado de prendre confiance en lui et d’entrer sereinement dans l’âge adulte.✨
Nous proposons différentes formules qui s’adaptent à vos besoins spécifiques et à votre budget.
À la question : les écrans rendent-ils nos jeunes plus violents ? Nous répondons que les études ne l’ont pas démontré. En revanche, selon le dernier rapport du gouvernement “Enfants et écrans, à la recherche du temps perdu”, les principaux risques d’une surexposition aux écrans concernent surtout la santé mentale de nos jeunes : addiction, isolement, dépression. Soyez donc vigilant à leur temps de consommation et leur usage.
Si vous souhaitez solliciter l’accompagnement d’un coach ou d’un psy IAMSTRONG, n’hésitez pas à nous contacter gratuitement.
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