La prise de risque à l’adolescence : explorer de nouvelles expériences sans se mettre en danger

La prise de risque à l’adolescence : explorer de nouvelles expériences sans se mettre en danger

L’adolescence, c’est l’âge des 400 coups. Votre ado sort progressivement de l’enfance, teste de nouvelles expériences, recherche de nouvelles sensations et s’émancipe du regard de ses parents. 

Et vous savez quoi ? C’est plutôt sain ! Il est important d’encourager son ado à se découvrir par ce biais…mais en veillant à ce qu’il ne prenne pas de risques inutiles. 🫶

Comment trouver le juste équilibre ? Quelles libertés accorder à son ado et quel discours pour le protéger ? On vous dit tout.

La prise de risque à l’adolescence, pourquoi est-ce important ? 

Tester ses limites pour prendre confiance en soi et appartenir au groupe

Arrivé au collège, votre jeune a soif de découvertes et de nouveautés. La prise de risque est un moyen pour lui d’exister en tant qu’individu, indépendamment de ses parents. On parle du processus de séparation ou d’individuation.  

« La prise de risques à l’adolescence fait partie de la construction de soi. Elle permet d’expérimenter le rapport à la réalité, à soi et aux autres. »  Annie Birraux et Didier Lauru, Adolescence et prise de risque 

Essayer de nouvelles choses permet aussi à votre ado de prendre confiance en lui, dans un moment où l’estime de soi est si fragile.🥀 En prenant des risques, il se prouve à lui-même et au groupe qu’il est capable de courage, de transgression… La prise de risque est un levier d’acceptation social à l’adolescence, un moyen de répondre au besoin d’appartenance.

J’ai commencé à fumer au collège, j’avais des choses à me prouver à moi-même mais le plus important pour moi était d’être validée et acceptée.” Témoignage de Juliette, L’adolescence des Émotions : Comment tester ses limites sans commettre l’irréparable ? 

Le besoin d’appartenance au groupe est si fort que l’adolescent serait prêt à tout pour y répondre. Il craint davantage l’exclusion sociale que les dommages physiques ou psychologiques de ses comportements à risque. C’est ce que l’on appelle, le “risque social”.

Tout l’enjeu est donc de pousser doucement son ado hors du nid et d’encourager son indépendance sans qu’il ne se mette en danger. 🐣Et pour cela, il faut instaurer un cadre clair le plus tôt possible, ce n’est pas une mince affaire !

Dopamine, quand tu nous tiens 

Le développement du cerveau chez les ados

Pour comprendre les comportements à risque de nos ados, il faut aussi se pencher du côté de la science. 

Le cerveau de nos jeunes est complètement mature à 25 ans. Avant cet âge, on observe un asynchronisme dans la maturation de différentes zones : 

  • Les zones limbiques ou “cerveau émotionnel” se développent plus rapidement dès l’âge de 10 ans. 
  • Le cortex préfrontal ou “cerveau rationnel” qui est le siège de l’organisation, le contrôle, l’esprit critique…connaît surtout un fort développement plus tard, entre les 20 ans et les 25 ans des jeunes. 

Ceci explique que les ados réagissent parfois de façon impulsive et moins réfléchie.🔥 Ils n’ont pas encore les moyens de contrôler leurs émotions au niveau cérébral. Ils ont aussi moins tendance à ressentir du regret après une prise de risque inconsidérée : l’émotion prend le dessus sur la rationalité. 

L’influence des hormones chez nos ados 

Pendant cette période, le circuit de la récompense est particulièrement actif chez les adolescents, stimulé par la libération accrue de dopamine, l’hormone du plaisir. Ce circuit est activé au quotidien lorsque vous mangez un carré de chocolat, pratiquez du sport ou regardez votre série préférée… 🍫Mais les ados y deviennent très vite accro. 

« Hélas, ce même circuit est aussi la cible des substances et des comportements qui provoquent une dépendance : tabac, alcool, drogues, jeux de hasard et d’argent… Au départ, ces produits et ces pratiques procurent effectivement du plaisir. C’est ce qui peut les rendre attractifs. Mais le piège vient du fait que leur action ne s’arrête pas là : s’ils conduisent à la libération de dopamine et à l’activation du circuit de la récompense, ils altèrent en parallèle d’autres systèmes cérébraux, notamment parmi ceux qui sont impliqués dans la régulation de nos émotions et de notre bien-être. » Étude Pour le plaisir, c’est quoi la dopamine ?, INSERM. 

Encore une fois, tout est une question d’équilibre. La dopamine, nous en avons tous et toutes besoin. Cette hormone joue un rôle clé dans notre bien-être, notre gestion du stress et même sur les compétences d’apprentissage (mémorisation, concentration). L’important est d’apprendre à son ado à conscientiser les effets de cette hormone pour se prémunir des comportements à risque. 🙂

Quels risques peuvent prendre les adolescents ? 

Lorsqu’on évoque les comportements à risque, de quoi parle-t-on exactement ?

Selon le dernier baromètre jeunesse mené par Santé publique France, les principales prises de risques des ados concernent : 

  • une pratique sportive imprudente (43 %) ;
  • une conduite imprudente en scooter (20 %) ;
  • une conduite imprudente en vélo VTT ;
  • la prise de substance psychoactive (alcool, drogue) ;
  • un comportement sexuel à risque (non protégé par exemple) ;
  • un comportement violent envers soi-même ou envers autrui.

L’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) note des différences selon le genre de l’enfant. 😯Les jeunes hommes adoptent plus souvent des comportements violents, transgressifs ou socialement immoraux (les paris entre amis) là où les filles ont plus tendance à s’attaquer à leur propre corps (régimes, mutilation).

Prendre conscience de cette réalité permet non seulement de mieux détecter les signes alarmants chez son enfant, mais aussi d’adopter le bon discours pour l’en préserver. On vous explique comment faire.

Parents : comment se positionner sans les étouffer ?

Adopter un discours bienveillant et déculpabilisant 

Vous avez beau essayer de surprotéger votre ado et de contrôler ses moindres faits et gestes, il ou elle sera forcément confronté à la prise de risque. Il y a peu de chance qu’il ou elle échappe à l’effet de groupe qui pousse souvent les jeunes à repousser leurs limites. Pour info, à 17 ans, 90 % des jeunes Français ont déjà testé une substance psychoactive (alcool, cannabis, tabac, cocaïne…) 😬

L’important n’est pas d’ériger une forteresse autour de votre enfant, mais qu’il ou elle vous identifie comme un adulte de confiance, à qui se confier en cas de besoin. Vous adoptez une place de conseiller et de protecteur sans être trop sur son dos. 

Voici 3 astuces concrètes pour adopter le bon discours :

  1. Pour gagner sa confiance, commencez par reconnaître son droit à l’expérience (rappelez-vous de vos années de jeunesse). Admettez que certaines activités procurent des sensations fortes et plaisantes. La pire chose pour un ado est de se sentir nié dans ses émotions ou ses ressentis. 🙂
  2. Ne minimisez pas la prise de risque. Les formules du type « c’est l’âge bête » ne font qu’encourager votre ado à repousser les barrières de l’acceptable. Il ou elle ne se sent pas compris ni considéré dans sa démarche d’émancipation.
  3. Soyez aligné avec votre co-parent. Il est essentiel que les 2 parents adoptent un discours unique pour encadrer l’enfant dans cette période charnière : mêmes règles, même positionnement et mêmes impératifs. 😉

💡Attention à ne pas stigmatiser les adolescents. Ils sont certes plus téméraires et émotifs que les adultes, mais la plupart sont tout de même capables d’évaluer le rapport bénéfice/risque et de prendre des décisions éclairées. Il n’y a rien de pire pour un ado que se sentir infantilisé ou incompris.

Définir un cadre le plus tôt possible pour protéger son ado

Pour protéger son ado, l’idéal est de fixer des limites le plus tôt possible. On vous recommande vivement d’avoir une conversation avec lui ou avec elle et de définir ensemble un cadre. Si votre ado est directement impliqué, il ou elle comprend la nécessité des règles et les accepte plus facilement. 

Attention toutefois, définir un cadre ensemble ne veut pas dire céder à toutes les exigences de son enfant. Sa sécurité est une priorité absolue. 

« Il est recommandé aux parents d’être exigeants en ce qui concerne le comportement de leurs adolescents, et d’articuler ces exigences autour de la sécurité. Il est souvent plus efficace de parler aux adolescents de leur sécurité plutôt que d’obéissance à des règles, à la morale ou à la loi, dont le côté arbitraire peut les rebuter. » Lisa Damour, psychologue, dans une interview accordée à l’UNICEF

Concrètement, voici ce que vous pouvez faire :

  • Mettez vous d’accord sur des règles concernant les horaires de sortie : un horaire en semaine, un horaire pour le week-end, obligation de prévenir quand il part et quand il rentre, s’assurer qu’il ou elle a bien planifié ses trajets avec une personne de confiance.
  • Echangez ensemble sur l’influence des mauvaises fréquentations : son entourage amical doit respecter son consentement et son rythme. S’il ou elle ne souhaite pas tester un produit ou faire quelque chose, c’est son droit et il ne doit pas céder à la pression.
  • Soyez factuel sur les risques de l’alcool et des drogues. S’il ou elle souhaite essayer la cigarette, rien d’alarmant, mais exposez-lui clairement les dangers auxquels il ou elle s’expose en allant plus loin.
  • Rassurez-le et rappelez-lui que vous êtes aussi là pour sa sécurité. Dites-lui des choses comme : “Surtout n’entre jamais dans la voiture de quelqu’un qui a bu, appelle moi. Je ne te gronderai jamais pour avoir pris la bonne décision.” Même si il a l’air de ne pas y prêter attention, le jour où la situation se présentera, cette phrase répétée plusieurs fois lui reviendra à l’esprit.

👉 Pour soutenir votre discours, appuyez-vous sur des témoignages concrets. SI la parole est portée par d’autres ados, ça passera peut être mieux.

Voici quelques ressources pour vous aider :

Encourager la prise de risque positive 

Vous l’aurez compris, la prise de risque n’est pas une mauvaise chose en soi. Votre ado a besoin de passer par là pour se découvrir. 🥰 En tant que parents, vous pouvez encourager la prise de risque positive pour répondre à son envie de nouveauté et d’aventure. Voici quelques suggestions : 

  • lui proposer de tester l’escalade en club ou en salle ;
  • l’aider à organiser un voyage en solo ou avec un ami de confiance ;
  • l’encourager à se lancer un défi sportif comme un marathon, seul ou en famille :
  • l’encourager à s’intégrer dans un environnement complètement nouveau (club sportif, association) ;
  • l’inviter à explorer ses passions à un niveau supérieur, pourquoi ne pas lancer un mini projet entrepreneurial ? 
  • l’inscrire à un atelier de théâtre ou d’improvisation ;
  • lui donner plus de responsabilités au sein de la famille au quotidien, mais aussi dans l’organisation des vacances et des activités. 

Pour aller plus loin

Votre ado a tendance à se mettre en danger et vous avez du mal à fixer un cadre ? Dans ce genre de situation, solliciter l’aide d’une tierce personne permet de ramener de l’ordre au sein de la famille. 🫶

Les psy et coach IAMSTRONG sont spécialisés dans l’accompagnement des jeunes de 12 à 25 ans. Leur objectif ? Trouver les bonnes clés pour aider nos ados à entrer sainement dans l’âge adulte. 

Notre méthode repose sur 3 piliers : des suivis réguliers en visio avec un professionnel, un échange quotidien sur Whatsapp et des activités individuelles pour mieux se connaître. La recette parfaite pour retrouver l’équilibre. 😉

Cette approche vous parle ? Contactez-nous gratuitement pour découvrir nos différentes formules en détail. 

L’adolescence est une période intense pour les jeunes, mais aussi pour vous ! Posez un cadre, communiquez ouvertement avec votre enfant et faites-lui confiance, ça va bien se passer. 

Pour découvrir tous nos conseils dédiés aux parents d’ados, rendez-vous sur notre blog.

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