Procrastination chez les ados : comment les aider à passer à l’action

Votre ado remet sans cesse ses devoirs au lendemain‎ ? 📚 Vous avez l’impression que chaque révision se transforme en bataille, et que le mot « demain‎‎ » est devenu son préféré‎ ? Rassurez-vous‎‎ : vous n’êtes pas seul·e à vivre cela à la maison. La procrastination touche une grande partie des jeunes, surtout à l’adolescence.

La procrastination à l’adolescence peut être source de tensions et d’incompréhensions : d’un côté, un jeune qui se sent vite dépassé ou démotivé, de l’autre, un parent qui s’inquiète et aimerait trouver la bonne approche pour l’aider. Ce décalage entraîne souvent des tensions, alors qu’il s’agit généralement d’un mécanisme bien plus complexe qu’une simple « ‎‎flemme‎‎ ».

Bonne nouvelle : il existe des clés simples pour mieux comprendre ce phénomène, et surtout aider votre jeune à reprendre confiance en sa capacité d’agir ! 💡

 

Pourquoi nos ados procrastinent-ils ?

La procrastination n’est pas simplement une question de paresse. Elle résulte souvent d’un mélange de facteurs liés au développement, à la psychologie et à l’environnement de nos jeunes. En comprendre les racines permet de réagir avec bienveillance plutôt qu’avec frustration.

Un cerveau encore en construction

À l’adolescence, le cerveau vit une véritable « ‎révolution‎ ». La zone frontale, responsable de la planification, de l’organisation et de la gestion du temps, est encore en développement. Concrètement, votre ado peut avoir du mal à prioriser, à se projeter dans l’avenir ou à réguler ses impulsions.

👉 Résultat‎ : les devoirs ou les projets longs sont perçus comme des montagnes, et repousser devient une stratégie de survie à court terme.

La peur de l’échec

Derrière beaucoup de procrastination, on trouve l’angoisse de ne pas réussir. Certains ados préfèrent retarder le moment de s’y mettre plutôt que de risquer une déception. Ne rien faire semble parfois moins douloureux que se confronter à un résultat jugé « ‎insuffisant‎ ». Ce mécanisme est fréquent chez les jeunes perfectionnistes, qui redoutent le regard des autres. 😟

Un sondage Odoxa a d’ailleurs montré que 92‎ % des 18-24 ans procrastinent régulièrement, ce qui traduit bien à quel point cette habitude est ancrée chez les jeunes générations.

Le manque de sens et de motivation

Un exercice de maths ou un commentaire de texte peut sembler abstrait ou inutile aux yeux d’un adolescent. Quand la tâche ne fait pas sens, la motivation chute immédiatement. Et face à la question « à quoi ça sert‎ ? ‎ », il leur est difficile de s’engager sans voir le lien avec leur vie, leurs passions ou leur futur.

Une enquête menée auprès des étudiants a montré que la moitié d’entre eux avouent remettre régulièrement à plus tard leurs travaux universitaires. Cela illustre bien le défi : plus une tâche semble éloignée de leurs préoccupations, plus elle est repoussée.

Les distractions omniprésentes

Le quotidien des ados est saturé de sollicitations‎ : notifications, vidéos, réseaux sociaux, discussions en ligne…‎ 📱 Leur attention est sans cesse fragmentée. Et, face à cette avalanche de stimuli plaisants et immédiats, se concentrer sur une tâche exigeante (et moins gratifiante sur le moment) devient un vrai défi.

Ces difficultés de concentration peuvent être encore plus marquées chez les jeunes présentant un trouble de l’attention. En France, la Haute Autorité de Santé estime qu’environ 5‎ % des enfants présentent un TDAH, ce qui rend la gestion du temps et des priorités particulièrement compliquée.

Des émotions qui débordent

L’adolescence est aussi marquée par une intensité émotionnelle forte : stress scolaire, peur du jugement, sentiment d’ennui, besoin d’indépendance… Toutes ces émotions viennent parasiter la capacité d’action.

Par exemple, un·e ado anxieux·se à l’idée d’un contrôle pourra repousser les révisions, non pas par désintérêt, mais pour éviter de ressentir son stress. 😰

Le Baromètre du moral des adolescents 2025 (Ipsos) révèle qu’un·e ado sur quatre présente un trouble anxieux généralisé et que 40‎ % présentent des symptômes dépressifs. Ces chiffres rappellent que la procrastination peut être bien plus qu’une simple « ‎mauvaise habitude‎ »‎ : elle reflète parfois un mal-être profond.

 

Quand la procrastination s’installe…

Quand remettre au lendemain devient une habitude, les conséquences ne tardent pas à se faire sentir. Au départ, cela ressemble à un simple petit retard, mais à force d’accumuler les « ‎ je ferai ça demain‎ », les tâches deviennent des montagnes de plus en plus difficiles à gravir. Et pour un·e ado, cette impression d’être constamment en retard peut vite devenir écrasante. 😰

Du retard qui s’accumule

Sur le plan scolaire, cela se traduit souvent par des devoirs rendus à la dernière minute, voire bâclés, et des révisions réduites à quelques heures avant un contrôle.

Le problème, c’est que ce manque de préparation impacte directement les résultats. Non pas parce que l’ado n’a pas les capacités, mais parce qu’il ou elle n’a pas eu le temps de travailler sereinement. La frustration grandit‎ : «‎ j’aurais pu faire mieux si je m’y étais mis·e plus tôt…‎ ».

Un impact sur la confiance en soi

Peu à peu, ce fonctionnement entame la confiance en soi. L’adolescent·e se sent pris·e dans un engrenage‎ : plus il ou elle repousse, plus la tâche devient lourde, plus l’angoisse augmente… et plus il ou elle reporte encore.

C’est un véritable cercle vicieux, alimenté par le stress et la culpabilité. Et quand l’image de soi se fragilise, il n’est pas rare d’entendre des phrases comme « ‎je suis nul·le‎ » ou « ‎je n’y arriverai jamais‎ ».

Une étude menée en 2023 auprès de lycéens/étudiants a confirmé ce lien fort entre procrastination académique et stress scolaire.

Des tensions à la maison

La procrastination pèse aussi sur la vie familiale. Les devoirs deviennent un sujet de tension récurrent, parfois même de dispute.‎ ⚡

Les parents, inquiets, rappellent sans cesse à leur ado de s’y mettre, ce qui est perçu comme une pression supplémentaire. Du côté de l’adolescent·e, c’est souvent vécu comme un manque de confiance ou une critique permanente.

Résultat‎ : le climat s’alourdit à la maison, chacun se sent incompris et épuisé. 😔

Un impact sur le bien-être général

Enfin, le bien-être général peut être touché. L’ado dort mal parce qu’il ou elle pense aux tâches non faites, s’épuise mentalement à force de ruminer, et peut finir par se replier sur soi. Parfois, la procrastination devient le symptôme visible d’un mal-être plus profond, nourri par l’anxiété ou par la peur du jugement.

Dans certains cas extrêmes, la détresse mentale peut donner lieu à des pensées suicidaires‎ : une enquête récente révèle que près d’1 lycéen sur 4 déclare avoir eu de telles pensées sur les 12 derniers mois.

 

Comment aider son ado à se mettre en mouvement ?

Aider un adolescent à sortir du cercle de la procrastination ne consiste pas à « ‎le pousser‎ » ou à « ‎le forcer‎ ». Il s’agit plutôt de l’accompagner pour qu’il retrouve confiance et motivation.

Plusieurs leviers simples peuvent être mis en place à la maison, sans pression. 😉

Dédramatiser et comprendre l’origine

La première étape est de changer le regard porté sur la procrastination. Coller des étiquettes comme « ‎paresseux‎ » ou « ‎fainéant‎ » ne fait qu’accentuer la culpabilité de l’adolescent·e.

Au contraire, il est plus utile de chercher à comprendre‎ : est-ce la peur de mal faire‎ ? Un manque de sens‎ ? Une tâche trop complexe‎ ? 🤔

Un échange calme, basé sur l’écoute, permet d’identifier ce qui bloque réellement. Parfois, un simple « ‎qu’est-ce qui te freine le plus dans ce travail‎ ? ‎ » ouvre la discussion.

Avancer par petits pas

Face à un long projet, l’ado peut vite se sentir submergé·e. Fractionner les tâches change tout‎ : commencer par relire le sujet, écrire une phrase d’introduction ou travailler seulement 10 minutes. ⏳

Cette méthode des « ‎petits pas‎ » aide à amorcer le mouvement, et à ressentir une première réussite qui redonne confiance. On peut même utiliser un minuteur pour transformer le travail en défi court et atteignable.

Installer un cadre rassurant

Les ados ont besoin d’un environnement qui favorise la concentration. Cela passe par quelques ajustements simples :

  • définir des horaires réguliers pour les devoirs‎ ;
  • limiter les écrans pendant ce temps‎ ;
  • aménager un espace calme, agréable, où il fait bon s’installer. 📚

Un cadre clair évite que la procrastination s’installe par défaut. L’idée n’est bien évidemment pas de transformer la maison en internat militaire, mais de donner des repères qui rassurent votre ado.

Donner du sens aux efforts

Un ado aura toujours plus de motivation s’il comprend à quoi son travail peut servir. Relier les matières à ses passions ou à ses projets aide à créer ce lien.

Par exemple : « ‎ces notions de maths, c’est ce qu’on retrouve derrière les jeux vidéo que tu aimes » ou « apprendre l’histoire t’aidera à comprendre ce que tu vois dans les infos‎ ». 🔗

Mettre en avant l’utilité concrète, plutôt que seulement « ‎ parce qu’il faut‎ », renforce l’engagement !

Valoriser chaque réussite

Les ados ont besoin d’encouragements, surtout lorsqu’ils doutent d’eux. Féliciter une étape franchie, même modeste, nourrit l’estime de soi. « Bravo, tu as rédigé ton plan, c’était la partie la plus difficile‎ » est souvent plus motivant qu’une remarque sur ce qu’il reste à faire. 🌟

Ce type de reconnaissance les aide à se concentrer sur leurs progrès plutôt que sur leurs manques.

 

Quand demander de l’aide extérieure ?

Repérer les signaux d’alerte

Il est normal que les ados procrastinent de temps en temps. Mais lorsque ce comportement devient récurrent et qu’il impacte fortement le quotidien, cela peut être le signe qu’un soutien supplémentaire est nécessaire. 🩹

Les signaux à surveiller sont multiples‎ :

  • notes en chute libre malgré des efforts ponctuels‎ ;
  • isolement croissant‎ ;
  • sommeil perturbé‎ ;
  • discours très négatif sur soi (« ‎je suis nul·le‎ », « ‎je n’y arriverai jamais‎ »)‎ ;
  • une anxiété trop forte avant chaque devoir. 😟

Comprendre ce que l’ado ne dit pas toujours

La procrastination n’est pas toujours une question de fainéantise ou de mauvaise volonté. Souvent, elle cache des émotions difficiles à exprimer.

Derrière un « ‎je ferai ça plus tard‎ », il y a parfois une peur de ne pas être à la hauteur, une angoisse de l’échec ou la sensation que quoi qu’il arrive, l’effort ne sera jamais suffisant. Ces pensées, l’adolescent·e ne les formule pas forcément à voix haute, mais elles pèsent lourd dans son quotidien.

C’est pourquoi, en tant que parent, il est précieux d’écouter au-delà des apparences. Derrière le silence, l’irritabilité ou les « j’ai pas envie‎ », il peut y avoir un appel à être compris·e, encouragé·e et soutenu·e.

Un climat d’écoute bienveillante et sans jugement ouvre la porte pour que l’ado ose mettre des mots sur ce qu’il ressent vraiment. 🌱

Vers qui se tourner ?

Le premier interlocuteur peut être le médecin traitant, qui pourra évaluer la situation et orienter si nécessaire. Ensuite, différents professionnels peuvent intervenir‎ :

  • un·e psychologue ou psychothérapeute, pour travailler sur l’estime de soi, l’anxiété ou le perfectionnisme‎ ;
  • un·e coach spécialisé·e dans l’accompagnement des ados, pour donner des méthodes concrètes d’organisation et de motivation‎ ;
  • un·e orthophoniste ou neuropsychologue, si des troubles de l’attention ou de l’apprentissage sont suspectés.

Quelques ressources pour vous aider

Pour aller plus loin, voici des ressources qui peuvent soutenir votre ado, tout en vous apportant à vous aussi des clés de compréhension. 🔑

  • Le guide En finir avec la procrastination — 2ᵉ édition (Petr Ludwig)‎ : un ouvrage clair et pratique, traduit en français, qui propose des méthodes éprouvées pour arrêter de tout remettre au lendemain.
  • Le livre Déjouer la procrastination pour réussir et survivre (vos études) (Frederick Dionne)‎ : pensé pour les étudiants mais parfaitement adapté aux lycéens, il aide à comprendre pourquoi on procrastine et donne des stratégies concrètes pour s’organiser, retrouver de la motivation et mieux gérer son stress.
  • Le récit Apprivoiser sa procrastination (Mathilde Ramadier)‎ : un ouvrage accessible qui invite à regarder la procrastination autrement, non pas comme un défaut, mais comme un message de notre esprit.
  • Le podcast Change ma vie — épisode « ‎La procrastination‎ »‎ : un épisode qui décrypte en profondeur les mécanismes de la procrastination, les pensées qui la déclenchent et les moyens de les dépasser.
  • Le podcast J’ai peur, donc j’y vais — épisode « ‎Procrastination : comment arrêter de procrastiner ? ‎ »‎ : un format dynamique qui propose des outils simples pour oser commencer, surmonter la peur de l’échec et transformer ses habitudes.

 

Comment IAMSTRONG peut accompagner votre ado ?

Face à la procrastination d’un·e ado, les parents se retrouvent souvent démunis. Faut-il insister‎ ? Laisser faire‎ ? Trouver le bon équilibre est difficile, et c’est justement là qu’un accompagnement extérieur peut apporter un vrai souffle nouveau. 💫

Chez IAMSTRONG, chaque jeune bénéficie d’un suivi entièrement pensé pour lui ou elle. L’accompagnement repose sur trois piliers‎ :

  • Des séances individuelles en visio avec un coach ou un psychologue certifié, sélectionné selon la problématique (motivation, gestion du stress, confiance en soi, troubles de l’attention, etc.).
  • Des activités interactives accessibles en ligne, pour prolonger le travail entre les séances et rendre l’expérience concrète et motivante.
  • Un espace d’échanges continu (chat), qui permet aux ados de poser leurs questions ou d’exprimer leurs doutes au quotidien, sans attendre le prochain rendez-vous.

L’objectif n’est pas de « ‎ forcer‎ » l’ado à travailler, mais de l’aider à comprendre ses blocages, à les dépasser et à mettre en place de nouvelles habitudes positives. Nos coachs et nos psys s’appuient sur des méthodes validées, comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou les techniques de coaching motivationnel, pour transformer le rapport à l’effort et restaurer la confiance en soi. 🌱

IAMSTRONG, c’est aussi un espace qui se veut rassurant pour les parents : vous n’êtes plus seul·e face aux difficultés de votre ado. Le premier rendez-vous est gratuit, pour faire le point ensemble, sans pression ni engagement. 💬

La procrastination fait partie de l’adolescence, comme les humeurs changeantes ou les nuits blanches entre amis. 😉 Reporter une action de temps en temps n’a rien de grave… sauf si cela se transforme en habitude qui bloque les projets et génère du stress chez votre ado. Votre rôle n’est pas de tout porter, mais de l’accompagner pour qu’il découvre qu’il peut agir et réussir. 🌟

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