Les grandes vacances sont là ! Elles vous offrent l’occasion de déconnecter du quotidien, de repenser vos habitudes et de questionner votre rythme de vie. Et si c’était le bon moment pour parler de la consommation d’écran avec votre ado ? ☀️
Le sujet est sensible. Beaucoup de jeunes ne peuvent pas se passer d’écrans, ne serait-ce que quelques heures. Et c’est justement là que la digital detox devient bénéfique. Smartphone, jeux vidéos, ordinateur… Est-il possible d’aborder le sujet sans créer de conflit ? Comment et pourquoi profiter des grandes vacances pour diminuer sa consommation d’écrans ? On vous guide, étape par étape.
Ce qu’il faut savoir sur la digital detox
C’est quoi exactement la digital detox ?
La digital detox, aussi appelée « jeûne des hyperconnectés » nous vient tout droit des Etats-Unis. Le concept désigne une période durant laquelle vous réduisez ou supprimez complètement la consommation d’écrans. 🖥️
Popularisée dans les années 2010, la cure digitale apparaît comme une solution pour endiguer l’addiction aux écrans chez les ados comme chez les adultes. À l’époque, 70% des Français déclarent vérifier leur messagerie toutes les 5 minutes.
Dans les médias, la digital detox est souvent abordée sous un angle assez radical. Dans les faits, c’est loin d’être si facile.
« Dans un premier temps, il s’agit de revoir notre rapport aux écrans, de vaincre la dépendance et de mieux gérer notre quotidien afin que cela ne devienne pas envahissant. D’autre part, il y a l’enjeu de la solitude. Les gens sont de plus en plus renfermés sur eux-mêmes et de plus en plus de personnes souffrent de dépression, en grande partie à cause des smartphones, et notamment des réseaux sociaux. » Grégoire, fondateur de The Offline Club (évènements offline à Paris).
Depuis plus récemment, le phénomène de la digital detox devient populaire auprès des jeunes, même si certains restent réticents. 👀 La créatrice de contenu Léna Situations, suivie par plus de 4 millions de personnes sur Instagram, en a d’ailleurs fait la promotion l’année dernière à l’occasion d’une vidéo dédiée : « Pas de scroll, pas de drama, pas de likes, juste un retour au monde réel, du moins, MON monde avant les réseaux. »
Si vous ne savez pas comment aborder le sujet avec votre ado, ça peut être un bon point de départ !
Limiter les écrans : quels sont les bienfaits ?
Concrètement, quelle est la promesse de la digital detox ? Après quelques semaines sans écrans (ou avec moins d’écrans), les ados observent des effets positifs sur leur santé mentale, leur santé physique et même leurs compétences cognitives :
Les bienfaits de la digital detox sur la santé mentale
On le sait, les adolescents passent beaucoup de temps à se comparer les uns aux autres. C’est un réflexe assez naturel à cet âge, mais qui peut sérieusement nuire à leur estime de soi. Sur les réseaux sociaux, ils sont en permanence confrontés à la vie (souvent idéalisée) d’inconnus, sans toujours avoir le recul nécessaire pour relativiser ce qu’ils voient. 🙁
Résultat : beaucoup d’entre eux souffrent de FOMO, la Fear Of Missing Out, cette peur constante de rater quelque chose. Les réseaux sociaux alimentent ce sentiment que leur vie est moins bien que celle des autres. Cela peut entraîner de l’anxiété, une perte de confiance en soi, et une impression persistante de ne jamais être “assez”.
C’est là qu’intervient la digital detox. Elle offre une alternative à ce mal-être : la JOMO, Joy Of Missing Out. Selon une étude menée par GEO auprès de participants à des séjours sans écrans, deux tiers d’entre eux ont constaté une baisse significative de leur stress et de leur anxiété.
Les bienfaits de la digital detox sur la santé physique
Même s’ils n’en n’ont pas forcément conscience, l’utilisation quotidienne des écrans impacte fortement la santé physique de nos ados.
1er impact : les troubles du sommeil. Selon une étude publiée par l’Observatoire Régional de Santé, l’usage des écrans plus de 2h après le dîner augmente fortement le risque de trouble du sommeil. Et dans les faits, plus de 40% des collégiens et lycéens souffrent d’un sommeil perturbé ou d’une dette de sommeil (Baromètre MILDECA, Mission Interministérielle de Lutte contre les Conduites Addictives/Harris Interactive).
2ème impact : le surpoids. Toujours selon le baromètre de la MILDECA, 24% des jeunes déclarent consommer davantage de confiseries, sodas et snacks pendant leurs activités numériques. Leur consommation d’écrans est telle, qu’ils allouent de moins en moins de temps aux activités physiques et sociales.
💡 En clair, la digital detox permettrait à nos jeunes de se reconnecter aux besoins essentiels de leur corps : dormir suffisamment et retrouver de vraies sensations de satiété. Au bout de quelques semaines, ils se sentiraient plus en forme, plus énergiques et plus alignés avec leurs sensations.
Les bienfaits de la digital detox sur les capacités cognitives
L’utilisation excessive des écrans influence aussi les capacités cognitives des ados, et en particulier la concentration et la mémorisation. On observe de plus en plus de « double tasking » (ou double tâche) : nos jeunes utilisent plusieurs écrans systématiquement pour faire différentes choses. 🧠 Leur cerveau est constamment surstimulé et ils éprouvent de grandes difficultés à rester concentré sur une seule et même tâche.
Se couper un peu des écrans, c’est un excellent moyen de reposer son cerveau et de retrouver la pleine possession de ses compétences d’apprentissage !
Limiter les écrans pendant les grandes vacances, c’est possible ?
Quel temps passent nos ados sur leurs écrans ?
Nos ados passent un temps considérable sur les écrans, et en particulier sur leur téléphone. Les jeunes de 7 à 12 ans passent en moyenne 3h30 chaque jour sur leur téléphone. Le statistique grimpe à plus de 5h chez les ados de 13 à 19 ans (Statista). 😱
Mais pour y faire quoi ?
Plus d’un tiers des jeunes déclarent être en contact permanent avec leurs amis en ligne. Le taux le plus élevé est observé chez les jeunes filles de 15 ans (44%). Un comble quand on sait que la consommation excessive des écrans est le premier facteur de désociabilisation et d’isolement. La MILDECA alerte d’ailleurs très régulièrement sur le risque accru de dépression chez les jeunes hyper connectés.
Pourquoi les vacances sont-elles le meilleur moment pour réduire sa consommation ?
Limiter le temps d’écran est une préoccupation de nombreux parents… mais difficile à tenir dans la durée. En effet, 8 Français sur 10 déclarent ne pas maîtriser leur usage du numérique, malgré une vraie volonté de changer. 👀
Bonne nouvelle : l’été est une opportunité idéale pour enclencher un vrai virage vers une consommation plus consciente.
1. Un rythme scolaire en pause : l’occasion de casser les automatismes
Le rythme scolaire s’interrompt. Votre ado est moins stimulé par sa vie sociale en ligne (groupes de travail, messageries instantanées, notifications scolaires ou sociales). C’est l’occasion de sortir du mode “réflexe” : plus besoin de consulter son téléphone en continu « au cas où » quelque chose arriverait.
2. Un cadre plus souple, propice à la déconnexion
Les vacances offrent un cadre plus souple et apaisé. ☺️ Loin du stress quotidien, votre ado a plus de temps avec vous, mais aussi plus de temps pour lui. Un rythme qui favorise naturellement la déconnexion. Et ce, sans qu’il ou elle le vive comme une contrainte.
3. D’autres sources de plaisir prennent le relais
Sport, activités manuelles, jeux de société, moments partagés, petits voyages ou simplement repos : les vacances permettent à votre ado de se reconnecter à ses envies… sans passer par un écran.
4. Redonner du sens à l’usage des écrans
Pendant les vacances, l’usage des écrans reste souvent lié à du divertissement (jeux, séries, messages entre amis). Et c’est là qu’on peut amorcer un vrai virage : encadrer cette consommation, non pas pour tout interdire, mais pour l’inscrire dans une démarche plus consciente.
L’idée n’est pas de viser la coupure totale, mais plutôt de redonner du sens à l’usage : pourquoi j’utilise cet écran ? Pour quoi faire ? Et pendant combien de temps ?
5. Co-construire des règles réalistes pour les vacances
Fixer un objectif clair avec votre ado, comme « limiter à 2h/jour » ou « pas d’écran le matin » permet de lancer une discussion constructive. Et surtout, de co-construire des règles réalistes, adaptées à son quotidien de vacances. 🫶
Digital Detox pour ado : les Do’s and Don’ts
Ce qu’il faut faire pour aider son ado à déconnecter pendant les vacances ✅
Communiquer sur les bienfaits de la déconnexion
Avant toute chose, parlez-en avec votre ado. Pas sur le ton de la leçon ou du reproche, mais comme un sujet de discussion entre adultes. Expliquez pourquoi vous souhaitez proposer cette démarche : ce n’est ni une punition ni une lubie parentale, mais une opportunité de se sentir mieux, physiquement et mentalement. 🌞
N’hésitez pas à utiliser des ressources concrètes qui parlent leur langage :
- Le témoignage de Léna Situations (évoqué plus haut) peut être un bon déclencheur.
- Des vidéos comme « 30 jours sans réseaux sociaux » sur YouTube.
- Le flyer pédagogique de Bayard Jeunesse sur la digital detox en famille, qui aborde le sujet de façon simple et positive.
Vous pouvez aussi discuter des effets positifs déjà observés chez d’autres jeunes (meilleur sommeil, moins de stress, plus de temps pour leurs passions, etc.). Bref, ouvrez le dialogue sans jugement.
Tomber d’accord sur les règles de la digital detox
Pas question de décréter unilatéralement une loi martiale anti-smartphone. Pour qu’un ado adhère, il faut qu’il participe à la définition des règles.
Commencez par faire le point ensemble : combien de temps passe-t-il sur son téléphone par jour ? Quelles sont ses applis préférées ? À quels moments a-t-il le plus de mal à décrocher ? Ces observations vont vous aider à fixer des objectifs réalistes, progressifs, atteignables.
Quelques idées :
- Fixer ensemble des moments sans écrans, comme pendant les repas en famille, les balades, ou en soirée avant le coucher.
- Désactiver les notifications pour éviter d’être sans cesse interrompu, et vraiment profiter du moment présent.
- Utiliser un minuteur pour encadrer le temps passé sur les écrans, tout en gardant une part de liberté propre aux vacances.
- Créer des zones “sans téléphone”, comme autour de la piscine, sur la terrasse, ou dans la chambre à coucher.
- Mettre en place un temps d’échange quotidien, sans écran, par exemple en fin de journée, pour discuter, partager ce qu’on a aimé, ou planifier la journée suivante.
- S’accorder des petites récompenses après avoir bien respecté son temps sans écran (une glace, un petit cadeau, une activité plaisir.)
L’essentiel ? Valoriser cette démarche comme une expérience de bien-être, pas comme une punition.
Proposer des alternatives pour occuper son temps pendant les vacances
La clé d’une digital detox réussie, c’est l’alternative. On ne peut pas juste retirer les écrans sans proposer autre chose à la place. Votre ado a besoin d’activités stimulantes, fun, parfois même un peu challengeantes. 😉
Quelques idées à piocher :
- Activités créatives : peinture, écriture, musique… voire carrément un stage d’art-thérapie si cela l’inspire.
- Sport et nature : randonnée, vélo, paddle, accrobranche… Le mouvement aide à se réguler naturellement.
- Moments entre pairs : soirées jeux de société avec des amis, ateliers, colonies à thème, etc.
Plus il ou elle aura de choses à faire, moins le téléphone paraîtra indispensable. Et si vous préparez ensemble ce programme, ce sera d’autant plus engageant.
À éviter avec son ado ❌
Imposer une déconnexion totale
Couper les écrans du jour au lendemain, sans discussion ni préparation, c’est le meilleur moyen de braquer votre ado. Il ou elle pourrait vivre ça comme une injustice ou un abus d’autorité.
Mieux vaut instaurer une déconnexion progressive, régulière, ritualisée. L’idée, c’est d’aider à adopter de nouveaux réflexes, à un rythme soutenable. 🙂Une cure radicale n’est pas forcément plus efficace.
Ne pas montrer l’exemple à son ado
C’est peut-être l’aspect le plus difficile… mais c’est aussi le plus puissant.
Si vous demandez à votre ado de poser son téléphone alors que vous êtes vous-même scotché à vos e-mails ou à Instagram, le message ne passera pas. La digital detox fonctionne mieux quand elle est partagée. 💪
Transformez cela en expérience collective : lancez un défi en famille, installez une boîte à téléphones dans l’entrée, ou bloquez ensemble certaines plages horaires pour être vraiment présents les uns aux autres.
Surveiller les faits et gestes de son ado
Votre ado n’a pas besoin d’un agent de surveillance. Une fois que les règles sont claires, faites-lui confiance. Il ou elle a besoin de sentir que cette démarche est la sienne, pas une punition déguisée.
Évitez les remarques blessantes ou les contrôles intrusifs. Privilégiez une complicité sur le sujet : partagez vos propres efforts, riez de vos petits “rechutes”, valorisez les moments off… C’est dans cette relation apaisée que votre ado pourra trouver sa propre voie vers une meilleure gestion du numérique.
Pour aller plus loin
Votre ado est greffé à son téléphone ? Il ou elle n’est pas ouvert à la discussion ? Nous sommes là pour vous aider. 🫴
Chez IAMSTRONG, nos coachs certifiés et psychologues aident les ados à trouver un équilibre grâce à une approche positive, inspirée des Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et du coaching.
Notre accompagnement repose sur trois piliers : des séances individuelles en visio avec un professionnel choisi selon vos problématiques, des activités à faire en ligne pour approfondir le travail entre les séances, ainsi qu’un chat pour un soutien en continu.
Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter gratuitement !
Proposer une digital detox à son ado n’a rien d’une mission impossible. Cela demande de l’écoute, un peu d’anticipation… et beaucoup de bienveillance. Les grandes vacances sont l’occasion idéale pour expérimenter cette pause: pas d’impératifs scolaires, plus de temps en famille, et l’envie (peut-être cachée) de vivre autre chose que les écrans. 🥰
Vous avez d’autres questions concernant l’orientation, la puberté ou la gestion des émotions à l’adolescence ? Rendez-vous sur notre blog dédié aux parents d’ados !