Relation frère et soeur

Vos enfants passaient leur temps à jouer ensemble il y a quelques années… mais depuis que l’adolescence s’est immiscée dans le foyer, leurs relations se sont détériorées.😤 On vous rassure, vous n’êtes pas seul.

L’adolescence, avec ses grands bouleversements hormonaux et émotionnels, est un terrain fertile pour les conflits entre frères et sœurs. Maintenir l’équilibre au sein du noyau familial peut être un véritable défi pour les parents d’ados.😵‍💫

Mais rassurez-vous, il existe des solutions pour calmer les tensions. Voici quelques pistes pour mieux comprendre les mésententes entre frères et sœurs et des solutions concrètes pour les apaiser.

Mes enfants ne s’entendent plus : est-ce normal ?

À la puberté, les jeunes sont de véritables boules d’émotions. Ils sont sensibles, susceptibles, à fleur de peau… et le lien fraternel a toutes les raisons d’en prendre un coup.😬

Selon les recherches de Michel Claes, Professeur et Directeur du laboratoir sur le développement psychosocial des Adolescents à l’Université de Montréal, partagées dans l’Univers Social des Adolescents, le pic de violence au sein des fratries serait atteint entre 12 ans et 15 ans… ce qui est plutôt jeune ! 😯 Après 15 ans, les tensions s’apaisent ou se déportent vers d’autres sujets, à l’extérieur de la famille.

À l’adolescence, la proximité quotidienne entre frères et sœurs peut devenir étouffante et créer un terreau fertile pour les conflits.

Une étude suisse menée auprès de 600 adolescents montre que les fratries très conflictuelles représentent ¼ des sondées. 18 % des sujets étudiés rapportent un discours plus nuancé et une relation plutôt saine, ponctuée de quelques « crises ».

Finalement, les fratries sans conflit sont en minorité ! Si vos enfants appartiennent à cette catégorie, vous faites partie des chanceux, et c’est super… 👀

Pourquoi la fratrie est-elle un terrain de conflits ?

Des dynamiques difficiles

Selon la dynamique familiale, la fratrie peut être plus ou moins sujette aux conflits. Pour y voir plus clair, nous avons envisagé trois scénarios possibles.

Un seul ado à la maison

Le schéma de l’ado unique n’est pas le plus facile. Les différences d’âges peuvent exacerber les conflits entre vos enfants, surtout si votre aîné·e est en pleine crise d’adolescence.⚡

Il est normal que votre ado passe moins de temps avec les plus petits, ils n’ont plus les mêmes centres d’intérêt. Vous pouvez l’expliquer aux plus petits. Et rassurez-vous, ils et elles se retrouveront lorsque vos cadets rentreront dans l’adolescence.

Toutefois, pour encourager à maintenir le lien, vous pouvez impliquer votre ado dans l’encadrement des plus petits en le faisant participer aux devoirs ou aux activités extra scolaires. C’est l’occasion de lui confier des responsabilités et de lui prouver que vous lui faites confiance.

N’oubliez pas également de consacrer un temps privilégié à votre ado.❤️‍ Dans ce genre de dynamique, il n’est pas rare que l’aîné·e se sente délaissé·e au profit de ses frères et sœurs. Votre ado n’est pas tout à fait un adulte, il ou elle a encore besoin de sentir votre présence et votre attention. Tout est une question d’équilibre !

👉Pour en savoir plus sur l’influence du rang dans la fratrie et mieux comprendre les dynamiques entre frères et sœurs, on vous recommande l’ouvrage Quelle Place dans la Fratrie ? de Karin Jacques.

Plusieurs ados à la maison

Avec plusieurs ados à la maison, le climat peut vite devenir explosif.💥 Ils se comparent, se jalousent, se disputent votre attention toute la sainte journée. On vous rassure, ils s’aiment probablement aussi fort qu’ils se déchirent !

Lorsque vous passez votre temps à jongler entre des désirs de l’un et les chagrins de l’autre, il est difficile de maintenir l’harmonie du foyer. Notre règle d’or : définir des règles claires au sein du foyer. Aucun traitement de faveur, même s’ils vous font les yeux doux.🙄

Des jumeaux à la maison

Les relations entre jumeaux et/ou jumelles sont souvent très fusionnelles, pour le meilleur et pour le pire.😆

Les psychologues ont identifié 3 types de relation :

  • L’effet de couple : les jumeaux se construisent de façon complémentaire et s’adaptent au besoin de l’autre.
  • Les inséparables : les jumeaux se construisent comme une seule et même entité et ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre.
  • L’effet dominant — dominé : les jumeaux se construisent sur ce rapport d’ascendance et de soumission qui peut devenir invivable à l’adolescence et abîmer l’estime de soi.

👉Si vous êtes concerné, n’hésitez pas à écouter le podcast de France Inter « Jumeaux… mais différent » pour mieux comprendre la relation si particulière et parfois presque mystique qui unit les fratries jumelles.

Le manque d’intimité

Avez-vous déjà regardé un épisode de télé-réalité ? Les candidats sont enfermés ensemble pendant des semaines et finissent toujours par se hurler dessus pour des broutilles. 😅 Hé bien, les fratries, c’est pareil !

À l’adolescence, la proximité avec son frère ou sa sœur est parfois ressentie comme une contrainte. Et on le sait bien, adolescence et contrainte, ça fait deux. 😄Votre jeune est à fleur de peau et a soif de liberté, il se sent comme « enfermé » avec une fratrie qu’il ne supporte plus. Dans Les Relations Fraternelles des adolescents, Eric Widmer explique ce phénomène :

« L’un des sentiments les plus répandus dans la fratrie est l’agacement, celui-ci provenant principalement d’un quotidien et d’une coprésence difficiles à gérer. »

L’idéal est que votre ado ait accès à sa chambre à lui. Il est important que vos cadets (et vous) respectent son intimité et le laissent s’isoler dans son cocon lorsqu’il en ressent le besoin.❣️

Le traitement parental différentiel

Voilà un sujet ô combien épineux que l’on s’aventure tout de même à aborder, car il explique bien des tensions au sein des fratries : le traitement parental différentiel. 😶

Une étude de l’Université de Californie prouve que 73 % des mères et 70 % des pères font preuve d’un traitement préférentiel chez l’un de leurs enfants. C’est donc bien plus répandu qu’on ne le pense et souvent, c’est inconscient !

L’enfant moins considéré développe un manque de confiance en lui et peut vite accumuler des complexes. À l’inverse, l’enfant préféré, aussi appelé « enfant doré » devient dépendant du regard et de l’approbation de l’autre. 😕 Une situation perdant-perdant qu’il faut savoir reconnaître le plus tôt possible.

Une étude menée par les chercheurs de la Concordia University du Canada montre que le traitement différentiel est l’une des principales causes de disputes dans les fratries

« Quand les parents traitent différemment leurs enfants en variant directement la quantité d’affect positif, de sensibilité, de contrôle, de discipline et de comportements intrusifs à l’égard des deux enfants, les relations sont susceptibles d’être plus conflictuelles et moins amicales. »

Pas de panique cependant, il n’est jamais trop tard pour corriger le tir. 🙌Si vous vous reconnaissez dans cette situation, ne culpabilisez pas. Prenez du recul, accueillez le ressenti de vos enfants et adaptez votre comportement pour que chacun et chacune reçoive la même attention de votre part. N’hésitez pas à embarquer le co-parent dans cette démarche !

Quelles sont les causes de conflit au sein de la fratrie ?

La comparaison : le poison des fratries

Dès l’âge de 5 ans, les frères et sœurs ne cessent de se comparer sur tous les plans : les résultats scolaires, le physique, l’intégration sociale… Les psychologues s’accordent à dire que ce comportement est tout à fait naturel et qu’aucune famille n’y échappe.😩 Se comparer aux autres permet entre autres de :

  • se rassurer sur sa valeur et ses performances ;
  • se positionner dans une équipe, dans sa fratrie ou n’importe quel groupe social ;
  • renforcer son identité propre ;
  • alimenter son estime de soi lorsque la comparaison est positive ;

Jalousie, quand tu nous tiens

On aura beau se débattre de toutes nos forces, la jalousie est constitutive de l’être humain. On jalouse nos collègues, nos amis, nos frères et sœurs pour tout un tas de raisons. La vraie question c’est : qu’est-ce qu’on en fait ? Et surtout, comment la gérer lorsqu’elle pollue notre noyau familial ? 🤔

Dans un article dédié au sujet, la Maison des Maternelles identifie 3 types de jalousie au sein de la fratrie :

  1. La jalousie « classique » : les frères et sœurs se disputent l’attention des parents et sont en quête d’une égalité de traitement parfaite.
  2. La jalousie complexe qui se développe chez un enfant en particulier qui s’identifie beaucoup à son frère ou sa sœur. C’est un phénomène que l’on observe surtout chez les adolescentes qui trouvent souvent leur sœur plus jolie, plus intelligente, plus mince et développent un complexe d’infériorité.
  3. La jalousie alimentée par le sentiment d’injustice peut exploser à l’adolescence. Votre jeune se sent moins aimé que son frère ou sa sœur et se pense injustement exclu de la dynamique familiale. C’est la forme de jalousie la plus complexe à détecter et à dénouer.

👉Si vous avez envie de décortiquer le sentiment de jalousie, on vous recommande vivement le podcast Emotions qui y dédie tout un épisode. Vous verrez, c’est passionnant !

Des personnalités divergentes qui s’affirment

Même en ayant baigné toute leur enfance dans le même environnement, il se peut que vos jeunes développent des convictions très différentes. À l’adolescence, il est possible que vos enfants s’éveillent et s’engagent sur des thématiques qui leur tiennent à cœur comme l’environnement, la politique, l’orientation sexuelle… C’est une très bonne nouvelle ! 🌈

Parfois, les divergences d’opinions sont si fortes qu’elles génèrent des rivalités au sein des fratries. Il est important que votre foyer demeure un lieu sécurisé où chacun et chacune peut exprimer ses convictions librement, sans être jugé. ❣️C’est l’occasion d’insister sur les valeurs de tolérance et de bienveillance. On peut s’aimer et se respecter, même sans être d’accord sur tout.

Parent : comment se positionner face à un conflit fraternel ?

Apaiser les tensions pour se prémunir du conflit

Avant que les conflits n’éclatent, voici quelques astuces simples et facilement actionnables pour apaiser les tensions :

  • Consacrer du temps aux conversations en famille
  • Permettre aux jeunes de se défouler
  • Donner l’occasion de travailler en équipe
  • Confier des responsabilités au·x cadet·s

👉Pour d’autres astuces concrètes, on vous recommande vivement l’épisode 3 du podcast « En Famille » qui traite spécifiquement des rivalités entre frères et sœurs.

Adopter une posture de modérateur

Si malgré toutes ces astuces, un conflit éclate dans la fratrie, comment se positionner ? Voici les 8 règles d’or du parent pacifique :

  1. Ne pas prendre parti pour l’un ou l’autre de vos enfants ;
  2. Ne pas chercher un coupable ou savoir qui a commencé ;
  3. Laisser chacun de vos enfants exprimer calmement son point de vue ;
  4. Conserver une attitude positive, sans pour autant minimiser le ressenti de chacun ;
  5. Les encourager à collaborer amour trouver une solution ensemble;
  6. Être attentif à la place de chacun ;
  1. Avoir des attentes réalistes ;
  1. Ne pas chercher l’égalité parfaite, c’est un fantasme auquel il faut renoncer ! Comme le disent si bien Faber et Mazlish dans leur ouvrage Jalousies et rivalités entre frères et sœur : « Les enfants n’ont pas besoin d’être traités tous pareils, mais d’être traités chacun spécialement. »

Lorsque les conflits sont récurrents, on vous recommande de faire appel à un expert. Il sera à même de vous donner des clés pour désamorcer les sujets douloureux.🔐

Les psychologues sont tout indiqués dans ce genre de situation. Ils proposent par exemple des thérapies familiales. C’est une excellente solution si vous constatez qu’un de vos enfants ne trouve pas sa place au sein du foyer.

Pour trouver un praticien, rendez-vous sur le site IAMSTRONG, nous collaborons avec des experts de la thérapie familiale.

Les éducateurs ou éducatrices spécialisé·es proposent aussi ce type d’accompagnement dans différents établissements médicaux ou à domicile. 🏡Prenez le temps de trouver l’expert qui match avec votre personnalité et votre dynamique familiale.

Pour aller plus loin

Vous vous sentez à court de ressources pour réconcilier la fratrie ? N’hésitez pas à nous contacter gratuitement pour nous exposer la situation. Les coachs et psys IAMSTRONG ont l’habitude d’accompagner des adolescents et adolescentes en situation de conflit familial, dès 12 ans.

La méthode IAMSTRONG, c’est un suivi de proximité par un expert qui s’entretient régulièrement en visio avec votre enfant. Il accède aussi à des activités en ligne pour apprendre à mieux se connaître. Notre objectif ? Dénouer les situations difficiles et l’aider à reprendre confiance en lui ou en elle.✨

Notre solution s’adresse aussi aux parents qui souhaitent bénéficier des conseils d’un expert. 😉Choisissez l’offre qui vous correspond selon votre budget et l’intensité du suivi dont vous avez besoin.

Vous voilà fin prêt pour faire face à la prochaine querelle de fratrie. Faites un tour sur notre blog pour d’autres conseils spécial parents d’ado.