
Votre ado ne veut plus aller en cours, traîne des pieds le matin ou vous dit que « de toute façon, ça ne sert à rien » ? Vous sentez bien qu’il y a plus qu’un simple coup de mou, mais vous ne savez pas trop comment faire ?
👉 Vous n’êtes pas seul·e. Le décrochage scolaire touche chaque année des milliers de jeunes en France. C’est un sujet sensible, mais surtout profondément humain : derrière chaque désengagement, il y a un·e ado qui ne trouve plus de sens, souvent en perte de confiance, parfois simplement épuisé·e.
Dans cet article, on vous aide à comprendre ce phénomène, à repérer les signes d’alerte et à retrouver des pistes concrètes pour remettre votre ado sur la voie de la confiance et du plaisir d’apprendre.
Comprendre ce qu’on appelle « décrochage scolaire »
Le décrochage scolaire, c’est bien plus qu’un simple « ras-le-bol » de l’école. C’est un processus progressif, souvent invisible au début, qui traduit une perte de sens, de motivation ou de confiance.
En France, environ 11,9 % des jeunes de 18 à 24 ans sont considérés comme des « sortants précoces », c’est-à-dire qu’ils ont quitté le système éducatif sans diplôme ni formation. Cela représente près de 100 000 jeunes chaque année. Mais derrière ces chiffres, il y a des histoires singulières : des adolescents et adolescentes qui, à un moment de leur parcours, ne trouvent plus leur place dans le système scolaire.
Un processus lent, souvent silencieux
Le décrochage ne se produit pas du jour au lendemain. Il s’installe petit à petit, parfois sans que personne ne s’en rende vraiment compte.
Tout commence souvent par de petits signes de désengagement : un travail non rendu, une absence « oubliée », un désintérêt croissant pour les cours. Puis l’ado s’éloigne, physiquement ou mentalement, de l’école.
Ce retrait est rarement un choix délibéré : c’est souvent une forme de protection. Quand l’école devient synonyme d’échec ou de malaise, se mettre à distance devient un moyen (maladroit mais humain) de préserver son estime de soi.
Des causes multiples
Le décrochage n’a jamais une seule cause. Il résulte le plus souvent d’un enchevêtrement de facteurs scolaires, personnels, familiaux et sociaux.
Parfois, l’origine est scolaire : un retard accumulé, une pédagogie peu adaptée, un sentiment d’injustice ou de découragement face à des notes qui ne reflètent pas les efforts fournis.
D’autres fois, elle est émotionnelle : anxiété, harcèlement, stress chronique, estime de soi fragile. Certains ados finissent par se dire qu’ils ne sont « pas faits pour l’école », alors qu’ils ont simplement besoin d’un autre cadre pour apprendre.
À cela s’ajoutent des facteurs familiaux (séparations, difficultés économiques, déménagements fréquents) ou sociaux (pression du groupe, isolement, manque de modèles positifs).
Autrement dit, le décrochage n’est jamais la faute d’un seul élément, ni d’une seule personne. C’est la conséquence d’un déséquilibre entre les besoins de l’adolescent·e et ce que son environnement lui propose.
Ce que vit votre ado (vu de l’intérieur) lors d’un décrochage scolaire
Essayons de voir la situation de son point de vue.
« Je me sens nul·le. J’ai l’impression que tout le monde avance sauf moi. Et plus j’essaie, plus j’ai l’impression d’échouer. »
« Je ne vois pas à quoi ça sert. J’ai juste envie qu’on me laisse tranquille. »
Ces phrases, les coachs et psychologues IAMSTRONG les entendent souvent. Le décrochage, ce n’est pas de la paresse. C’est de la souffrance mal exprimée, une tentative de reprendre le contrôle sur quelque chose qui semble lui échapper.
Votre ado peut se sentir dépassé·e, perdu·e ou enfermé·e dans une étiquette : « mauvais élève », « paresseux·se », « fainéant·e ». En réalité, c’est souvent une grande fatigue émotionnelle et une peur de l’échec qui s’installent.
Quelques signes doivent vous alerter :
- absences répétées,
- repli sur soi,
- irritabilité,
- chute des résultats,
- désintérêt pour les activités qu’il ou elle aimait auparavant,
- discours négatif sur soi.
Ces signaux ne signifient pas forcément que « tout est perdu », mais qu’il est temps de tendre la main.
Comment réagir face au décrochage scolaire de votre ado sans le braquer ?
Face au décrochage, la tentation est grande de vouloir « secouer » votre ado, de le·la raisonner, voire de remettre un peu de pression. C’est une réaction naturelle, parce qu’en tant que parent, vous êtes inquiet·ète.
Vous savez à quel point l’école compte pour son avenir, et le voir se désinvestir peut être angoissant. Mais c’est justement dans ces moments-là qu’il faut changer de posture : passer du contrôle à la connexion.
L’objectif n’est pas de le·la convaincre d’aimer l’école, mais de comprendre ce qu’il ou elle traverse. Derrière chaque refus, chaque « j’ai pas envie », il y a souvent un message caché : de la fatigue, du découragement, un sentiment d’injustice ou de honte.
Écouter avant d’expliquer
Avant d’essayer de « remotiver », prenez le temps d’écouter. Une phrase simple comme :
« J’ai l’impression que c’est difficile pour toi en ce moment avec les cours. Tu veux m’en parler ? »
vaut mieux qu’un discours sur « l’importance du bac » ou « la nécessité de se ressaisir ».
Laissez des silences, montrez que vous êtes prêt·e à entendre même ce qui dérange. Parfois, l’ado a juste besoin de sentir qu’il peut déposer ses émotions sans risquer la dispute ou la déception.
Et si la parole ne vient pas, ne forcez pas : un moment de complicité (cuisiner ensemble, faire un trajet, marcher) permet souvent de faire tomber la pression et de libérer la parole plus naturellement.
Reformuler au lieu de juger
Quand votre ado s’exprime, essayez de reformuler ce que vous comprenez plutôt que de commenter.
« Tu te sens en décalage avec les autres ? »
« Tu as l’impression que tout est trop rapide ? »
« Tu trouves que les profs ne t’écoutent pas vraiment ? »
Cette manière d’écouter montre que vous cherchez à comprendre, pas à avoir raison. Cela crée un climat de confiance où votre ado peut se sentir reconnu·e, même dans ses difficultés.
Alléger la pression sans renoncer à l’exigence
L’idée n’est pas de « laisser tomber » l’école, mais de rééquilibrer les attentes. Vous pouvez dire par exemple :
« Je vois que c’est difficile pour toi. Ce que j’attends, c’est que tu continues à essayer, pas que tu sois parfait·e. »
Valorisez chaque petit effort : une présence en cours, un devoir rendu, une note légèrement meilleure. Ces micro-progrès nourrissent la confiance bien plus que les grands discours.
Si votre ado se braque face au travail scolaire, essayez de reconnecter autrement : regarder un documentaire, l’aider à explorer un domaine qui l’intéresse, l’encourager à parler de ce qu’il aime. Retrouver du plaisir à apprendre passe souvent par des chemins détournés.
Maintenir le lien malgré le silence
Quand la communication devient difficile, il est essentiel de rester présent·e sans envahir.
Une phrase comme :
« Je vois que tu n’as pas envie d’en parler maintenant, mais je suis là si tu veux plus tard »
permet à votre ado de garder une porte ouverte sans se sentir forcé·e.
Ne prenez pas personnellement les fermetures ou les provocations. Elles sont souvent une manière de tester la solidité du lien. Votre constance, votre calme et votre écoute sont les repères les plus puissants qu’il ou elle puisse avoir.
Créer un climat de confiance à la maison
Réinstaurer un cadre apaisé aide à réduire la tension autour de l’école. Un rythme régulier (sommeil, repas, activités), un espace de travail tranquille, quelques moments partagés sans parler de notes ou de devoirs… Tout cela redonne de la sécurité intérieure. L’école devient alors un sujet parmi d’autres, pas un champ de bataille quotidien.
Reconnecter avec l’école, autrement
Quand un·e ado décroche, l’école peut vite devenir « l’ennemi ». Chaque sonnerie résonne comme une contrainte, chaque devoir comme une montagne. Pourtant, rétablir le lien avec l’école ne signifie pas le forcer à rentrer dans le moule : il s’agit plutôt de réinventer la relation entre votre ado, le savoir et l’institution scolaire.
Changer de regard sur l’école
Commencez par changer le prisme : l’école n’est pas qu’un lieu d’évaluation, c’est aussi un espace d’apprentissage, de rencontres, de construction personnelle.
Quand votre ado entend parler de notes, d’absences et de bulletins, il ou elle se ferme. Parlez plutôt de projets, de curiosité, de plaisir d’apprendre autrement.
« Qu’est-ce qui te plaît vraiment dans les cours ? »
« S’il y avait une matière à inventer, ce serait quoi ? »
Ces questions permettent de replacer l’école dans un espace de sens, pas seulement de performance. C’est une manière subtile mais puissante de rouvrir le dialogue.
Faire équipe avec l’établissement
Même si la relation avec l’école a pu se tendre, il est important de reprendre contact avec les enseignant·es ou les professionnel·les qui gravitent autour de votre ado : professeur principal, CPE, psychologue de l’Éducation nationale.
Expliquez calmement la situation : ce que vous observez à la maison, ce qui semble difficile, ce qui fonctionne encore.
La plupart du temps, les équipes éducatives sont prêtes à coopérer, surtout si vous arrivez avec une approche ouverte et constructive. L’objectif n’est pas de pointer les manques, mais de chercher ensemble des solutions adaptées.
Parmi les leviers possibles :
- un emploi du temps aménagé pour éviter les journées surchargées ;
- la mise en place d’un tutorat ou d’un accompagnement personnalisé ;
- un PPRE (Programme personnalisé de réussite éducative) pour les jeunes en difficulté ponctuelle ;
- ou encore l’intégration dans une Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS), qui propose un accompagnement individualisé, parfois hors du cadre strict du lycée.
Ces dispositifs sont souvent méconnus, mais ils existent pour éviter que la rupture ne devienne définitive.
Retrouver du sens à travers les projets
Certains jeunes raccrochent quand on leur propose de sortir du cadre classique : un stage, un projet artistique, sportif ou solidaire, une option plus concrète.
Votre ado a peut-être besoin de voir à quoi tout cela sert, de relier ce qu’il apprend à quelque chose de tangible.
La réorientation, temporaire ou non, n’est pas un échec : c’est souvent une manière de se remettre en mouvement. Un jeune qui retrouve une direction, même différente, regagne de l’énergie et de la confiance.
Quand (et pourquoi) demander de l’aide extérieure ?
Si la situation s’installe malgré vos efforts, n’attendez pas pour solliciter un regard professionnel. Le décrochage ne se règle pas seulement avec des solutions scolaires : il touche à la confiance, à la motivation, à l’identité.
Un·e psychologue ou coach spécialisé·e peut aider votre ado à comprendre ce qui bloque, à identifier ses forces et à redonner du sens à son parcours.
Chez IAMSTRONG, nos professionnel·les accompagnent les jeunes de 11 à 25 ans et leurs familles pour :
- renouer la communication,
- restaurer la confiance,
- et construire un plan d’action adapté à leur rythme.
Les séances sont 100 % en visio, rapides à mettre en place, et menées avec chaleur et bienveillance. C’est un espace où votre ado peut déposer ce qu’il ressent, sans crainte d’être jugé·e, et repartir avec des repères concrets.
Le décrochage scolaire n’est pas un échec : c’est un signal d’alerte qui dit : « J’ai besoin d’aide ». Votre rôle, en tant que parent, est précieux : écouter, encourager, ouvrir des pistes. Il n’existe pas de solution miracle, mais il existe toujours une issue.
Avancer pas à pas, avec confiance, c’est déjà remettre du mouvement. Et si vous sentez que la route devient floue, souvenez-vous : vous n’êtes pas seul·e. IAMSTRONG est là pour vous aider à retrouver de la clarté, de la sérénité et du sens pour vous, et pour votre ado. 💘