
L’adolescence, c’est souvent une période de grands questionnements. Qui suis-je ? Qu’est-ce que j’aime ? Où vais-je ? Et quand on a un fonctionnement un peu différent — plus créatif, plus intuitif, plus lent ou plus rapide que les autres — ces questions peuvent devenir encore plus déroutantes. 🤯
Certains jeunes ne rentrent pas dans les « cases » du système scolaire, et c’est très bien comme ça. Mais pour les parents, accompagner un ado au profil atypique dans son orientation peut vite devenir un vrai casse-tête.
Mais alors, comment l’aider à trouver sa voie sans le brider ? Comment transformer sa singularité en force ?
Mieux comprendre les profils dits « atypiques »
Qui sont les jeunes concernés ?
Le terme « profil atypique » regroupe des adolescents dont le mode de pensée, d’apprentissage ou de communication s’éloigne des normes scolaires habituelles. Cela inclut notamment :
- les jeunes à haut potentiel intellectuel (HPI) ;
- ceux présentant des troubles « DYS » (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…) ;
- les profils neuro-atypiques (TDAH, TSA) ;
- ou encore les jeunes très sensibles ou particulièrement créatifs.
Ces particularités ne sont pas des « handicaps » en soi, mais des fonctionnements différents.
Selon la Fondation Potentiels & Talents, environ 2 à 3 % des jeunes présentent un haut potentiel intellectuel, et bien davantage ont des formes d’intelligence multiples ou un mode d’apprentissage singulier.
Pourquoi l’orientation est parfois plus complexe pour eux
Choisir une orientation, c’est choisir un cadre d’apprentissage, un rythme, un environnement social. Or, les adolescents atypiques ne se sentent pas toujours à leur place dans les modèles scolaires classiques. 🎒
Selon une étude Igensia (2020), 64 % des jeunes déclarent ne pas savoir vers quelle voie se diriger, et 19 % doutent du choix qu’ils ont fait. Chez les profils atypiques, ces chiffres peuvent être encore plus élevés : anxiété face à l’inconnu, difficulté à se projeter, hypersensibilité au jugement…
Ce n’est pas qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire, c’est souvent qu’ils n’osent pas croire que leur différence peut s’intégrer au système.
La réalité quotidienne d’un ado atypique face à l’orientation
Des choix d’orientation plus complexes à aborder
Pour beaucoup de jeunes atypiques, les périodes d’orientation sont vécues comme une épreuve plutôt qu’une opportunité. 🤯 Quand on ne pense pas comme tout le monde, qu’on apprend autrement ou qu’on a du mal à se projeter dans des cadres figés, choisir sa voie peut vite sembler vertigineux.
Votre ado peut avoir mille idées, toutes passionnantes, mais aucune ne semble « rentrer dans les cases ». Ou au contraire, ne rien envisager du tout, tant les options paraissent floues ou déconnectées de ses envies. Il ou elle peut dire :
« Je ne sais pas ce que je veux faire. »
« Rien ne me correspond. »
« J’aimerais faire un truc créatif, mais ça ne mène à rien. »
Le regard des autres et la peur de mal choisir
L’orientation, c’est aussi un moment où les comparaisons s’intensifient. Au lycée, chacun semble avoir un plan : l’un vise médecine, l’autre ingénieur, un autre école de commerce… et l’ado atypique, lui, se sent à part. 😕 Il ou elle peut avoir l’impression d’être « en retard », moins motivé·e, voire « bizarre ».
Certain·es jeunes très sensibles ou perfectionnistes redoutent de faire le mauvais choix.
➡️ Alors ils ne choisissent pas du tout.
➡️ Ou ils se forcent à suivre une voie jugée raisonnable pour ne pas décevoir.
Résultat : des choix faits par défaut ou « pour faire plaisir », qui mènent parfois à des réorientations précoces, voire à une perte de confiance.
💬 « J’ai pris la voie générale parce que c’est ce qu’on attendait de moi. Mais je n’aime pas ce que j’apprends. »
💬 « J’aimerais faire un métier qui a du sens, mais je ne vois pas par où commencer. »
Des obstacles très concrets
Les profils atypiques rencontrent souvent des freins spécifiques dans les démarches d’orientation :
- Difficulté à se projeter à long terme, car leur pensée est plus intuitive ou émotionnelle que planificatrice.
- Manque de repères : les métiers dits classiques ne les attirent pas, mais les parcours alternatifs sont mal connus.
- Rigidité du système : certaines filières valorisent la régularité et la conformité, ce qui peut décourager ceux qui apprennent de manière plus intuitive ou créative.
- Surstimulation émotionnelle : trop d’informations, de choix, de conseils… et le cerveau sature.
Et ce flou rejaillit sur le quotidien :
- discussions d’orientation qui tournent en boucle à la maison ;
- perte de motivation scolaire (« De toute façon, ça ne sert à rien ») ;
- stress avant les rendez-vous d’orientation ou les bulletins ;
- sentiment d’échec si les résultats ne reflètent pas le potentiel réel.
Quand la différence devient un levier d’orientation
Pourtant, ces jeunes possèdent souvent une intuition très fine de ce qui les anime profondément. 🌱 Ils peuvent avoir un sens aigu du sens, du lien, de la créativité ou de la justice. Autant de boussoles précieuses pour s’orienter… à condition d’être accompagnés avec bienveillance.
Accompagner son ado atypique dans le choix de sa voie
Apprendre à écouter avant d’orienter
L’orientation commence rarement par un formulaire Parcoursup… mais plutôt par une vraie conversation. 💬 Avant de parler de filières ou de débouchés, il est essentiel d’écouter votre ado : ce qu’il aime, ce qu’il redoute, ce qui lui donne envie de se lever le matin.
Les jeunes atypiques ont souvent une pensée foisonnante, associative, et peuvent avoir du mal à formuler leurs envies. Un dialogue bienveillant, sans jugement, leur permet de se sentir compris·es — et donc de réfléchir plus clairement à leur avenir.
💡 Comment amorcer le dialogue ?
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- Privilégiez les moments calmes (en voiture, à table, en balade).
- Posez des questions ouvertes :
- « Qu’est-ce qui te rend fier·e dans ta journée ? »
- « Si tu pouvais apprendre n’importe quoi, tu choisirais quoi ? »
- « Dans quel environnement tu te sens le plus à l’aise pour apprendre ? »
- Évitez les injonctions du type : « Il faut que tu choisisses », « Tu perds du temps », « Tu devrais faire comme ton frère ». Ces phrases blessent et ferment la discussion.
🎯 L’objectif : comprendre comment votre ado fonctionne, avant même de chercher quoi faire.
Identifier ses forces et ses besoins spécifiques
Les profils atypiques se caractérisent souvent par un grand décalage entre ce qu’ils savent faire et ce qu’ils osent montrer. L’un peut être ultra-créatif mais manquer de méthode ; un autre, logique et précis mais vite découragé par le stress ; une autre encore, intuitive mais hypersensible aux critiques.
En tant que parent, votre rôle est d’aider à mettre en lumière ses forces, plutôt que de pointer ses failles. 🌱
💬 « J’ai remarqué que tu t’appliques beaucoup quand tu fais quelque chose qui te passionne, comme ton projet de maquette. Et si on cherchait des métiers où tu pourrais justement créer avec tes mains ? »
💪 Exemples de forces typiques chez les jeunes atypiques :
- pensée originale, capacité à voir les choses sous un autre angle ;
- forte empathie, écoute, sens du collectif ;
- curiosité insatiable, envie d’explorer plusieurs domaines à la fois ;
- sens artistique, visuel ou intuitif très développé ;
- grande mémoire ou sens du détail.
🧩 Et les besoins à repérer :
- environnement calme et bienveillant ;
- temps supplémentaire pour s’organiser ou se concentrer ;
- variété dans les apprentissages pour éviter la lassitude ;
- possibilité de bouger, d’expérimenter, de manipuler.
Identifier ces besoins permet de cibler des filières, écoles ou formations plus adaptées (par exemple : classes à pédagogie active, lycées à projet, CFA, ou dispositifs inclusifs type ULIS).
Explorer concrètement les options possibles
Quand on a un profil atypique, l’orientation doit se construire comme une exploration progressive, pas comme une décision figée. 🎓 Votre ado a besoin de “tester” pour comprendre ce qui lui correspond.
💡 Idées d’expérimentations à proposer :
- Journées portes ouvertes ou salons étudiants : y aller ensemble, poser des questions, observer l’ambiance.
- Mini-stages ou immersions : certaines entreprises ou écoles acceptent des jeunes dès 14 ans.
- Plateformes d’orientation interactives comme Inspire, MyFuture ou Parcours Avenir (dans l’espace Éducation nationale).
- Rencontres avec des étudiants ou des pros : souvent plus parlantes qu’une fiche métier !
👀 Encouragez-le à se renseigner sur les parcours de personnes inspirantes, parfois elles aussi atypiques : artistes, ingénieurs, entrepreneurs, artisans, créateurs de contenus… Ces exemples montrent que la réussite n’a pas un seul visage.
S’entourer des bons professionnel·le·s
L’orientation d’un ado atypique ne se fait pas seul·e. Un réseau d’adultes bienveillants peut devenir un véritable soutien. 🤝
À consulter selon les besoins :
- le/la psychologue de l’éducation nationale : premier repère pour discuter de ses atouts et de ses difficultés ;
- un·e neuropsychologue (si diagnostic TDAH, DYS, TSA ou haut potentiel) pour comprendre le fonctionnement cognitif ;
- un·e orthophoniste ou ergothérapeute pour ajuster les outils d’apprentissage ;
- un·e coach d’orientation spécialisé·e dans les profils atypiques pour aider à se projeter, visualiser les métiers et structurer un projet réaliste.
💛 Chez IAMSTRONG, ces expertises sont réunies au sein d’une même équipe. Nos professionnels accompagnent les jeunes de façon coordonnée et bienveillante pour leur offrir un soutien complet.
💻 Les séances se font 100 % en visio : elles permettent d’évaluer les besoins, de renforcer la confiance et d’élaborer un plan d’orientation personnalisé, à la fois concret et motivant.
Aider sans imposer
La frontière est fine entre accompagner et imposer. Un ado atypique, souvent hypersensible à la pression, perçoit vite les attentes implicites de ses parents.
Pour éviter la crispation, adoptez une posture de coéquipier·e :
🌿 « On va chercher ensemble, pas toi contre moi. »
🌿 « Tu as le droit d’explorer, de changer, d’essayer. »
🌿 « Je suis là pour t’aider à trouver ce qui te rend heureux·se, pas pour choisir à ta place. »
🧠 Petit secret de parent : les ados se fient moins à ce qu’on leur dit qu’à ce qu’ils ressentent. Si vous abordez l’orientation avec confiance et curiosité, ils auront envie d’en faire autant.
Et si votre ado ne se décide pas tout de suite ?
C’est ok. ❤️ Les profils atypiques avancent souvent à leur rythme, parfois en décalé. Ce n’est ni un retard, ni un échec. L’essentiel est que votre ado reste en mouvement : découvre, explore, questionne. Chaque expérience, même brève, l’aide à mieux se connaître et à ajuster son cap.
Ressources utiles pour les familles
Sites officiels d’information et d’orientation
- Onisep : l’Office national d’information sur les enseignements et les professions. Vous y trouverez des guides, des fiches métiers, des fiches filières, mais aussi des rubriques spécialement dédiées aux parents.
- Service‑public.fr : le portail national qui recense les démarches, les informations légales et les services d’orientation gratuits. Par exemple le service « Mon orientation en ligne » qui permet des échanges personnalisés.
- Centre‑information et d’orientation (CIO) & Service public régional de l’orientation (SPRO) : réseaux locaux et régionaux d’informations et de conseils pour les jeunes et les familles.
Outils et supports pratiques
- Onisep propose des guides téléchargeables gratuits : par exemple « En classe de 3ᵉ préparer son orientation » ou « Entrer dans le sup après le bac ».
- Quiz et outils interactifs pour mieux cerner les goûts, capacités et pistes d’orientation (Onisep – «Les quiz »).
- Plateformes de simulation des parcours au lycée, pour aider à visualiser les choix (ex : Onisep « Horizons 21 »).
Pour les familles d’ados profils atypiques
Même s’il n’existe pas toujours de ressources exclusivement dédiées aux profils atypiques (HPI, DYS, TDAH…), les sites ci-dessus contiennent des rubriques utiles :
- Le site Onisep propose des articles sur « élèves en situation de handicap ou à besoins éducatifs particuliers ».
- Le SPRO régional est particulièrement pertinent : il garantit l’accès à une information « gratuite, complète et objective » sur les métiers, les formations, les certifications, et un accompagnement d’orientation adapté.
Conseils pour bien utiliser ces ressources
Explorez ensemble les sites : vous, en tant que parent, et votre ado : laissez-le naviguer, poser des questions, expérimenter les quiz. Faites un « rendez-vous orientation » à la maison : 30 minutes où vous regardez un guide ensemble, notez 2-3 métiers qui attirent, puis réfléchissez pourquoi.
Gardez une trace des ressources préférées : marque-pages, sélection dans le navigateur, impression de fiches métiers « qui plaisent à l’ado ».
Utilisez ces outils de façon progressive, sans précipitation : l’orientation se construit dans le temps, surtout pour un profil atypique. ☺️
Accompagner un·e ado atypique dans son orientation, ce n’est pas le pousser à rentrer dans le cadre, mais lui permettre de créer son propre chemin. Sa singularité n’est pas un frein, c’est un moteur.
Et si vous sentez que votre ado tourne en rond, qu’il doute ou se décourage, n’attendez pas. Chez IAMSTRONG, nos coachs, psychologues, orthophonistes et neuropsychologues aident les jeunes à mieux se connaître, à valoriser leurs forces et à construire un projet à leur image. Nos spécialistes sont également habilités à réaliser des bilans complets lorsque cela est nécessaire. Vous pouvez prendre rendez-vous gratuitement pour un premier échange.
Parce qu’il n’existe pas une seule bonne voie… mais celle qui fera grandir votre ado, en confiance et en harmonie avec lui·même. 💖