Depuis quelques mois, votre enfant change : ses besoins ne sont plus les mêmes, ses réactions vous surprennent, et vous avez parfois l’impression de ne plus avoir le mode d’emploi. Pas de doute, l’adolescence s’est invitée dans votre foyer.
Dans cette période de transition, votre enfant évolue à vitesse grand V, c’est tout un quotidien à repenser. Comment être présent sans envahir son enfant ? Entre complicité et autorité, où se situe le bon équilibre ? 🫶
Parent, si vous vous sentez déboussolé dans cette période, sachez que vous n’êtes pas seul. On vous propose donc un petit guide pour accompagner votre ado sans vous épuiser.
Fatigue parentale : de quoi parle-t-on ?
L’aventure de la parentalité est entrecoupée de périodes intenses et de moments d’accalmie. Souvenez-vous des premières nuits de votre enfant, de la varicelle, de ses premières bêtises… Ces épisodes sont, certes éprouvants, mais éphémères.
C’est précisément sur ce point que l’on distingue la fatigue parentale du burn out parental.
Le burn out parental est un état de mal-être bien plus profond qui s’installe sur la durée.
Selon un sondage IFOP, 57% des mamans se sentent moralement épuisées, et 6% des parents souffrent de burn out parental. 🤯
L’IIBP (consortium de recherche international sur le burnout parental) en définit clairement les symptômes :
- une fatigue intense ;
- un sentiment d’épuisement ;
- des difficultés de concentration ;
- une anxiété face aux tâches/responsabilités de la vie quotidienne ;
- perte de plaisir dans les moments passés avec les enfants ;
- perte d’implication dans l’éducation et le soin des enfants ;
- sentiment persistant d’être un mauvais parent.
Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces symptômes, cela ne veut pas dire que vous souffrez de burn out parental. Ces manifestations doivent s’inscrire dans la durée et être rapportées à un professionnel de santé. Seul un médecin peut vous mettre sur la piste du diagnostic.
Que vous souffriez de fatigue parentale ou de burn out, surtout, aucune culpabilité !
Cela n’a rien à voir avec l’amour que vous portez à vos enfants. ❤️🩹 Vous les aimez profondément, mais éduquer un ado, c’est une aventure du quotidien !
Charge mentale et ados : comment s’en sortir ?
Éducation positive, un cap pas une injonction
🗣️ “Tu es trop laxiste.” “ Tu es trop dur avec lui.” “Tu devrais lui laisser plus de liberté.” Grands-parents, amis, oncles et tantes, quand il s’agit d’éducation, tout le monde y va de son conseil.
Prenons l’éducation positive par exemple. Les experts du Centre de Thérapies Intégrative et des Nouvelles Technologies la définissent comme :
“Une méthode qui consiste à essayer de comprendre son enfant pour répondre à ses besoins. Les enfants sont des êtres humains à part entière, pas des versions inférieures de l’humanité. L’éducation positive permet de les considérer comme il se doit. Selon l’éducation positive, les adultes se comportent avec les enfants comme ils se comportent avec des adultes.”
Ce modèle prône la bienveillance, l’écoute et l’accueil des émotions, notamment dans les moments de crise ou de difficulté. Chez IAMSTRONG, nous en partageons pleinement les valeurs.
Mais attention : éducation positive ne veut pas dire éducation parfaite. Ni maîtrise émotionnelle en toutes circonstances. Ni disparition des conflits. Et encore moins épuisement parental au nom de la bienveillance.
👉 Le risque, c’est de croire qu’il faut appliquer à la lettre chaque recommandation : rester calme, poser les limites “comme il faut”, répondre avec douceur… même quand on est à bout. Or dans la vraie vie, vous faites avec ce que vous avez à l’instant T. Et c’est déjà très bien.
L’essentiel est d’en garder l’esprit — une boussole, pas une recette figée — et d’adapter en fonction de votre contexte, vos limites et vos forces du moment.
Comme le dit très justement Juliette Katz dans Le Podkatz, Notre Parentalité :
“Quand j’étais enceinte, j’ai passé énormément de temps à lire et à écouter du contenu sur l’éducation positive. Quand mon fils est né, j’ai essayé d’appliquer ces préceptes à la lettre, pour être la meilleure mère pour lui, qu’il se sente écouté et soutenu. Maintenant qu’il grandit, cette pression m’épuise, j’ai besoin de lâcher prise, pour moi comme pour lui.”
Et elle a raison. Pour rester un parent présent, il faut aussi se préserver soi-même. Parce qu’un parent épuisé ne peut pas accompagner sereinement. Et parce qu’aucun ado ne demande un parent parfait — juste un parent vivant, aimant, et à l’écoute… à sa mesure.
La gestion des conflits avec un adolescent
À l’adolescence, votre enfant s’émancipe progressivement de votre regard, de vos idées et de votre autorité. Brique par brique, il se construit une identité propre pour devenir un adulte autonome. 🥺
Ce processus est normal mais peut générer de nombreux conflits sur des sujets du quotidien : les révisions, l’orientation, les horaires, les moments en famille… Vous ne vous en rendez pas forcément compte, mais dès que vous haussez la voix pour faire respecter vos règles, vous mobilisez une grande quantité d’énergie.
Vous adoptez une posture de parent autoritaire qui peut être épuisante et qui est très loin du schéma de la parentalité épanouissante auquel vous aspirez.
“Aujourd’hui, mon aîné a 24 ans, et son adolescence m’a beaucoup marqué.
Que je haussais le ton ou que je dérapais, je me disais que c’était vraiment physiologique, que je ne pouvais pas faire autrement. Évidemment, mes réactions étaient rarement celles qu’attendait mon ado. Combien de fois ma propre pudeur a été heurtée ? Je ne comprenais juste pas ce dont mon enfant avait besoin et je me suis épuisée.” Témoignage de Sylvie, article “Burn out parental, chez les quinquas aussi.”
On vous le dit très souvent chez IAMSTRONG, mais pour gérer les conflits, rien de mieux que la communication. Comprendre quels sont les besoins et les attentes de votre ado, ne pas réagir à chaud, mobiliser votre temps et votre énergie au moment où votre ado est réceptif : voilà la clé pour ne pas s’épuiser. 😉
Les enjeux liés à scolarité et à l’orientation
Avec l’adolescence, émergent les premières préoccupations sur l’avenir : le vôtre et celui de votre enfant.
Que va-t-il faire plus tard ? Est-ce qu’il faut déjà décider maintenant ? Comment allez-vous vivre le départ de la maison (le fameux syndrome du nid vide) ? Selon une enquête menée par le Crédoc (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie), plus de 90% des parents d’ado sont anxieux face au sujet de l’orientation.
Si vous avez besoin de conseils sur le sujet, n’hésitez pas à venir découvrir notre article pour guider votre ado dans son orientation.
Stratégies concrètes pour garder patience et éviter l’épuisement parental
Choisir ses combats
La première étape, c’est de prendre conscience qu’il est illusoire (et épuisant) de vouloir être un parent parfait. C’est peut-être l’un des plus grands défis de la parentalité à l’adolescence… et pourtant, c’est aussi l’un des plus libérateurs. 😉
Sortir des injonctions, des comparaisons, de la pression à être toujours à la hauteur permet de souffler et de dédramatiser. Vous avez le droit de vous tromper. L’essentiel, c’est de savoir reconnaître vos erreurs et d’en tirer les bonnes conclusions.
Le lâcher prise, ça vous parle ? À l’adolescence, vouloir tout contrôler est non seulement épuisant… mais souvent contre-productif. L’astuce ? Choisir ses combats. Tout ne mérite pas une bataille. Pour y voir plus clair, vous pouvez même dresser la liste de ce que vous contrôlez au quotidien… et en rayer la moitié. Laisser un peu de mou sur certaines choses (par exemple : la déco de sa chambre, les fringues, le rangement, les heures de douche) vous permet de garder de l’énergie pour ce qui compte vraiment pour vous (par exemple : les efforts pour le travail, les heures de coucher, les temps d’écran etc..). Votre ado gagne en autonomie, vous, en sérénité. C’est une clé puissante pour rester un parent disponible… sans vous épuiser.
Résoudre les conflits à froid
“ En ce qui concerne les adolescents, l’écoute est très importante : apprendre à écouter ce qui est essentiel pour lui et trouver des compromis. Lorsqu’on se montre trop rigide, le résultat obtenu est l’inverse de celui attendu.
D’autre part, contrairement à ce que l’attitude des enfants laisse parfois à penser, il ne faut pas oublier que la pression que l’on se met à soi-même, l’enfant et l’adolescent se la mettent également. “ Céline Zemanczyk , spécialiste de la parentalité dans le Réseau Soignants Dans Le Monde.
Concrètement, dans une situation de tension, vous pouvez :
- Prendre un temps chacun de votre côté, car rien ne se résout efficacement à chaud. Se calmer d’abord, parler ensuite.
- Exprimer clairement et calmement vos ressentis à votre enfant, sans accusations ni débordement.
- Faire ensemble un petit bilan des points de friction, et explorer plusieurs pistes de compromis.
L’objectif ? Que chacun ait le sentiment de se sentir compris, d’avoir été entendu et que vous puissiez dormir sur vos 2 oreilles, sans cogitez sur ce que vous auriez pu dire.
💛 Votre adolescent n’a pas besoin d’un parent parfait, irréprochable, toujours calme et hyper organisé.
Il a besoin d’un parent authentique, capable de dire “je me suis peut-être emporté·e”, d’écouter, d’ouvrir le dialogue, de rire, de débattre, et parfois… de se planter aussi.
C’est ça, le terrain d’une vraie relation.
Apprendre à déléguer, même avec des ados
Déléguer : on en parle beaucoup quand les enfants sont petits, mais c’est tout aussi essentiel à l’adolescence. Si vous sentez que l’épuisement pointe, n’attendez pas pour demander de l’aide autour de vous ! 🤝
S’autoriser des moments pour soi n’est ni un luxe, ni un échec. C’est une nécessité. Se retrouver en tant qu’individu — ou en tant que couple — hors de son rôle de parent est indispensable. Vous n’êtes pas QUE mère ou père, vous avez vos propres passions, vos aspirations, votre personnalité propre.
Et quand vous revenez de votre “parenthèse”, c’est avec plus d’énergie, plus de recul, plus de disponibilité pour votre ado.
La créatrice de contenu Ilia Renon a d’ailleurs fait un post Instagram à ce sujet : “J’ai envie que ma fille voit sa maman qui s’éclate.” On valide !
Pour aller plus loin
Si vous sentez que vous frôlez l’épuisement, faites-vous accompagner ! Les coach et psychologues IAMSTRONG accompagnent chaque jour des parents dans toutes leurs problématiques : communication, conflits, séparation …
Nous avons imaginé un programme spécial “guidance parentale” pour vous aider à vous sentir plus épanoui dans votre rôle de parent. Cette approche repose sur les grands principes de la TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale) s’articule autour de 3 points :
- Des entretiens visio réguliers
- Des activités individuelles en ligne
- Des échanges hebdomadaires sur WhatsApp
Après un premier contact, nous évaluerons gratuitement vos besoins et vous dirigerons vers le professionnel le plus apte à vous conseiller ! 🤗
Les ressources clés pour se sortir de l’épuisement parental
- Le guide épuisement parental, le prévenir, s’en sortir, d’Isabelle Filliozat, Nathan éditions. L’experte de la parentalité vous propose un guide pour prévenir l’épuisement parental grâce à 10 défis concrets.
- Le guide Parents épuisés, par Valérie Duband, éditions Eyrolles. Un guide pratique pour sortir du “stress parental chronique”.
- La vidéo Burn out parental, comment l’éviter et comment s’en sortir ? de la chaine parentalité et adolescence. Une interview de Sandra Morel- Bordenave, sophrologue, coach certifiée et consultante en formation, spécialisée dans la prévention du burn-out professionnel et du burn-out parental.
- La vidéo Burn out parental : comment s’en sortir ? de la Maison des maternelles. Témoignages et conseils d’experts.
Pour d’autres conseils sur la parentalité, n’hésitez pas à visiter notre blog dédié aux parents d’ados.