Les aménagements scolaires pour les troubles DYS (PAP, PPS, PAI)

Votre adolescent a été diagnostiqué DYS – dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie, dysphasie… ? Vous vous demandez comment l’école peut réellement l’aider à apprendre sereinement, sans que chaque devoir ne tourne au bras de fer ? Vous n’êtes pas seul·e.

En France, entre 5 et 8 % des élèves sont concernés par un trouble des apprentissages, soit plus d’1 enfant par classe en moyenne ; et pourtant, beaucoup de parents découvrent ces termes (PAP, PPS, PAI) au moment où les difficultés s’installent. Ces acronymes peuvent sembler un peu opaques, mais derrière eux se cachent de vraies solutions pour adapter la scolarité de votre ado à ses besoins.

L’objectif ? Qu’il puisse continuer à apprendre, progresser et prendre confiance, sans se sentir en échec permanent. Parce que non, un trouble DYS n’empêche pas la réussite : il demande juste un cadre adapté, une équipe à l’écoute, et un peu de stratégie.

Dans cet article, on vous aide à :
✨ comprendre clairement les différences entre le PAP, le PPS et le PAI,
✨ savoir lequel correspond à votre situation,
✨ et découvrir comment agir concrètement, en lien avec l’école et les professionnels, pour que votre ado retrouve plaisir et confiance dans ses apprentissages.

 

Pourquoi on parle de « DYS » et des dispositifs comme le PAP, le PPS, le PAI ?

En tant que parent d’adolescent, vous pouvez être confronté·e à des situations où les apprentissages ne se déroulent pas « comme prévu » : votre ado peine à lire avec fluidité, se fatigue vite lorsqu’il écrit, ou rencontre des blocages face aux mathématiques…

Ces difficultés peuvent être liées à des troubles dits « DYS » (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie…) ou à d’autres besoins spécifiques d’apprentissage. On parle alors d’ados neuroatypiques. Ces troubles sont des différences – non pas des faiblesses de caractère – et ils méritent autant d’attention que tout autre besoin pédagogique.

Pour garantir que votre jeune puisse poursuivre sa scolarité dans de bonnes conditions, plusieurs dispositifs peuvent être mobilisés :

Ainsi, l’enjeu pour vous, aujourd’hui : comprendre ces dispositifs, savoir lequel est pertinent pour votre ado, savoir comment intervenir et accompagner.

Le quotidien de l’ado « DYS » vu de l’intérieur

Pour bien accompagner, il faut d’abord voir ce que vit votre adolescent·e. Imaginez-le·la à son bureau : il·elle est intelligent·e, curieux·se, mais quand il s’agit de lire un texte, il·elle doit relire plusieurs fois.

À l’écriture, sa main se fatigue vite ; en maths, ce n’est pas l’idée qui manque, mais l’organisation des nombres ou la manipulation d’opérations. Peut-être ressent-il·elle de la frustration, de l’ennui, ou du découragement parce que ses efforts ne « se voient » pas toujours à l’extérieur.

Quelques manifestations courantes

  • Il/elle lit lentement, avec hésitation, ou abandonne un texte.
  • Il/elle évite l’écriture ou produit des textes très courts.
  • Les erreurs échappent à l’œil (orthographe, syntaxe) malgré une bonne compréhension.
  • Il/elle perd des repères en maths : difficultés à organiser l’espace-temps, à poser une opération, etc.
  • Fatigue en fin de journée, voire rejet de l’école ou des devoirs.
  • Impact sur la confiance en soi, le sentiment d’« être en retard », l’inquiétude de ne pas réussir « comme les autres ».

Pourquoi ces troubles « DYS » ne sont pas « juste » de la paresse ?

Parce que, contrairement à ce que certains peuvent penser, l’intelligence n’est pas en cause. C’est la façon dont le cerveau traite certaines informations, les automatismes (lecture, écriture, calcul) qui pose souci. Une mauvaise prise en compte de ces troubles peut entraîner un effet domino : l’ado se décourage, évite, puis « déconnecte ». D’où l’intérêt d’intervenir tôt et d’offrir un cadre ajusté.

Comment mettre en place un accompagnement concret ?

Voici les étapes pour orienter, accompagner et agir :

Étape 1 : repérer, diagnostiquer et dialoguer

  • Observez avec bienveillance : quels sont les moments difficiles ? Lecture ? Écriture ? Maths ? Organisation ?
  • Échangez avec votre ado : « Qu’est-ce qui te paraît le plus difficile en cours ? » Plutôt que « Pourquoi tu ne comprends pas ? ».
  • Consulter un·e professionnel·le : orthophoniste, neuropsychologue, psychologue scolaire. Cela permet de confirmer un trouble DYS ou d’identifier d’autres freins. Nos neuropsychologues et orthophonistes sont habilités à réaliser des bilans complets afin de mieux comprendre le profil de votre enfant et d’orienter la prise en charge adaptée.
  • Communiquez avec l’établissement scolaire : informez-vous sur ce qui a déjà été mis en place, ce qui fonctionne ou non.

Étape 2 : choisir le bon dispositif et lancer la demande

Dispositif Pour qui ? Qui contacter ?
PAP Élève avec trouble des apprentissages durable, sans reconnaissance handicap. Demande par la famille ou équipe éducative, avis du médecin scolaire, établissement.
PPS Élève en situation de handicap reconnue (MDPH).  Dossier MDPH, équipe pluridisciplinaire, établissement, famille.
PAI Élève avec trouble de santé évolutif nécessitant aménagements temps-scolaire. Famille + établissement + médecin scolaire.

Dans le cadre des DYS, le PAP est souvent le premier dispositif activé. S’il s’avère que le trouble a un impact très important, le PPS peut être envisagé.

Étape 3 : préparer l’entretien et suivre la mise en œuvre

  • Préparez un « dossier famille » : les bilans médicaux/orthophoniques disponibles, les observations quotidiennes, les réussites également.
  • Lors de l’entretien avec l’équipe pédagogique, soyez clair·e sur les besoins (pas seulement difficultés) : « Mon fils / ma fille est très bon·ne en compréhension, mais l’écrit lui-est très fatigant. Que pouvons-nous envisager ? »
  • Aménagements possibles (exemples) : taille de police plus grande, copie des cours à disposition, usage d’un ordinateur, pauses fréquentes, allègement des devoirs à la maison, tiers-temps aux évaluations.
  • Suivi : le document PAP ou PPS doit être révisé chaque année (et à chaque changement de cycle). 
  • Collaboration famille-école : échanges réguliers avec le professeur principal, l’établissement, pour ajuster les modalités au fil du temps.

 

Boîte à outils pratique pour vous et votre ado

Voici des outils simples, concrets et validés par des professionnels pour vous aider à baliser le parcours.

À la maison : créer un environnement d’apprentissage apaisé

1. Aménager le cadre des devoirs

Les enfants DYS ont besoin d’un environnement clair, stable et prévisible.

  • Installez un coin calme, sans écrans ni distractions visuelles.
  • Limitez le temps de travail : mieux vaut 20 minutes efficaces qu’une heure d’épuisement.
  • Fractionnez les tâches : au lieu de « fais tes devoirs », proposez « lis le premier paragraphe, puis on fait une pause ».
  • Affichez un planning visuel : un tableau hebdomadaire coloré aide à anticiper et sécuriser.
  • Utilisez un minuteur (ou un sablier) pour donner des repères temporels clairs.

Astuce : certains ados DYS sont particulièrement sensibles au bruit ou à la lumière ; testez des bouchons d’oreille, ou une lampe à lumière chaude.

2. Valoriser ses forces et ses efforts

Les jeunes DYS entendent souvent ce qu’ils « n’arrivent pas à faire ». Il est donc essentiel d’équilibrer ce discours.

  • Soulignez chaque progrès : « Tu as relu ton texte une fois de plus, bravo ! ».
  • Mettez en avant les forces cognitives : mémoire visuelle, créativité, intuition, raisonnement…
  • Évitez les comparaisons avec les autres ; l’objectif, c’est le progrès personnel, pas la performance.
  • En cas de découragement, rappelez que les aménagements ne sont pas des privilèges, mais des outils pour compenser un fonctionnement différent.

3. Favoriser son autonomie

  • Apprenez à votre ado à identifier ses propres stratégies : lire à voix haute, schématiser, surligner, enregistrer sa voix…
  • Encouragez-le à préparer ses cours à sa façon : cartes mentales, fiches colorées, logiciels de dictée vocale, applications de révision interactives.
  • Introduisez la métacognition (comprendre comment il apprend) : « Qu’est-ce qui t’aide à retenir ? Qu’est-ce qui te bloque ? ».

À l’école

1. Oser la communication ouverte

  • Prenez contact dès la rentrée avec le professeur principal ou le référent handicap.
  • Expliquez calmement le profil de votre ado : ses difficultés mais aussi ses points forts.
  • Proposez une réunion de mise au point tous les trimestres pour ajuster les aménagements (temps supplémentaire, ordinateur, lecture des consignes, etc.).
  • Gardez une trace écrite des échanges : cela facilite le suivi et la coordination avec les enseignants.

💬 Exemple de formulation :

« Mon fils/ma fille a un PAP pour dyslexie. Il·elle lit très bien à l’oral mais reste lent·e à l’écrit. Serait-il possible d’adapter les évaluations écrites ? »

2. Exploiter les outils numériques à l’école

De nombreux collèges et lycées acceptent (voire encouragent) les outils numériques pour les élèves DYS.

  • Ordinateur ou tablette : pour taper les cours, utiliser les correcteurs, éviter la surcharge motrice.
  • Logiciels de dictée vocale (Windows Speech, Dictation.io, Voice Typing sur Google Docs).
  • Applications de lecture audio (comme Balabolka, NaturalReader, ou LectureEnfant.net).
  • Logiciels de cartes mentales (XMind, Mindomo, Coggle) pour réviser autrement.

Astuce : certains jeunes trouvent plus facile de réviser en expliquant à quelqu’un d’autre (vous, un camarade, ou même leur miroir). Cela renforce la mémorisation.

3. Renforcer la coordination avec les professionnels

  • Restez en lien avec l’orthophoniste, le psychomotricien ou le neuropsychologue.
  • Partagez les bilans avec l’école : cela aide à construire un PAP ou un PPS plus pertinent.
  • Si besoin, demandez un référent scolaire au sein de l’établissement : un adulte ressource vers qui votre ado peut se tourner en cas de difficulté.

Côté ado : redonner confiance et motivation

1. Parler ouvertement du trouble

Aider votre ado à comprendre son fonctionnement change tout.

« Ton cerveau apprend différemment, mais il apprend très bien. Tu n’as pas moins de capacités, tu as juste besoin d’un autre mode d’emploi. »

Ce type de discours renforce son estime de soi et lui permet d’aborder ses difficultés sans honte.

2. Le droit à la différence

Rappelez-lui qu’il·elle n’est pas seul·e. Beaucoup d’adultes DYS ont réussi : des ingénieur·es, des artistes, des entrepreneur·es… Ces exemples sont puissants pour se projeter positivement.

3. Encourager la gestion du stress

Apprenez-lui à repérer les signes de tension : respiration rapide, agitation, irritabilité. Proposez-lui des techniques simples :

  • respiration en carré (inspirer 4 s, bloquer 4 s, expirer 4 s, bloquer 4 s),
  • marche courte avant les devoirs,
  • musique douce pendant la lecture (certaines playlists « focus » fonctionnent très bien).

 

Quand s’inquiéter et quand demander de l’aide ?

Même avec un bon dispositif, il peut arriver que votre ado reste en difficulté. Voici quelques signaux à surveiller :

  • Les résultats scolaires stagnent malgré les aménagements.
  • L’ado se plaint beaucoup, dit « je n’y arriverai jamais ».
  • On constate une perte de motivation, du retrait social, ou une fatigue importante.
  • L’établissement signale des difficultés récurrentes (absences, refus d’aller en cours…).

Dans ce cas, n’hésitez pas à :

  • 1. Demander à votre professionnel (orthophoniste, psychologue) un bilan plus complet.
  • 2. Envisager un passage au dispositif PPS si ce n’est pas encore fait.
  • 3. Soutenir l’estime de votre ado : lui répéter que ces difficultés ne sont pas un reflet de sa valeur mais de l’outil (l’école) qui doit s’adapter.
  • 4. Envisager un accompagnement externe pour l’aider à gérer l’organisation, le stress lié aux devoirs, la transition vers le lycée ou l’enseignement supérieur.

 

Conclusion

En tant que parent, votre rôle est précieux : repérer, écouter, poser des questions, ouvrir le dialogue.
Les dispositifs comme le PAP, le PPS ou le PAI ne sont pas des « étiquettes », mais des appuis : des leviers pour que votre ado puisse apprendre, s’épanouir et réussir à son rythme.

Gardez à l’esprit qu’il n’existe pas de solution unique. Chaque jeune “DYS” a son propre mode de fonctionnement, ses forces et ses besoins.
L’essentiel est d’avancer ensemble, avec patience, dialogue et confiance — entre vous, votre ado et l’école.

Et si vous sentez que le chemin devient flou ou épuisant, sachez que vous n’avez pas à le parcourir seul.
Chez IAMSTRONG, nos coachs et psychologues accompagnent les jeunes (et leurs parents) pour trouver un équilibre, renouer la confiance et remettre du sens dans le parcours scolaire.

Pour aller plus loin sur la neuroatypie

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